A la Recherche de Peter Pan - Tome 2

A la recherche de Peter Pan – Planche de fin (N°116)

Signée en bas à droite ; annotée au dos (AAAA)... avec le dernier A d'une autre couleur ;)

« C’est lors d’une longue randonnée avec DERIB dans ce magnifique Val d’Hérans que j’ai imaginé l’histoire d’un écrivain anglais au début du siècle dans les Alpes valaisannes ». Ainsi naquit ce qui reste pour moi un des plus beaux récits de la bande dessinée « franco-belge ».

A la recherche de Peter Pan

Il y eut d’abord Jonathan bien sûr et ses aventures himalayennes (une série découverte à la bibliothèque municipale à une époque où pour chaque bande dessinée, il fallait aussi emprunter deux « vrais » livres ;) avant que paraisse, en 1984, le premier tome du diptyque de « A la recherche de Peter Pan », suivi par le deuxième tome un an plus tard.

Bien que près de 40 ans se soient écoulés depuis ma découverte de ce premier diptyque de Cosey, je prends toujours autant de plaisir à me replonger dans cette histoire de quête et de recherche se déroulant dans un décor de montagne magnifié par le trait épuré de son auteur. La composition des pages de ce récit, singulière et complexe à la fois, contribue pour beaucoup à la beauté de ce récit dont je ne me lasse pas. Car, à chaque fois, elle amène naturellement mon regard à s’évader, s’émerveiller, découvrir de nouveaux détails mais aussi à emprunter d’autres itinéraires, sans pour autant jamais me perdre.

Et puis,
Et puis,
Et puis y’a Evolena,
Qu’est belle comme un soleil… et qui bouleversa à jamais le jeune lecteur que j’étais (et que je suis resté bien sûr) !

Peter Pan versus le Voyage en Italie

Difficile de ne pas comparer et/ou relever les contrastes entre Peter Pan et le « Voyage en Italie » (son deuxième diptyque) :

Ainsi, je me suis longtemps demandé si la fin plutôt triste du « Voyage en Italie » n’était pas une sorte de repentance du happy end de « A la recherche de Peter Pan ». Mais Cosey m’a confié que pour lui le sens du récit l’emportait sur toutes autres considérations, qu’il s’agisse par exemple de la composition de ses planches ou encore du destin de ses personnages. Ainsi, le suicide de Ian dans le « Voyage en Italie » n’était pas programmé, mais s’est imposé à lui après qu’il eut découvert que le nombre de vétérans du Vietnam s’étant suicidés après leur retour aux USA était supérieur au nombre de soldats américains morts pendant la guerre. Mais en rajoutant qu’il aimait bien les « happy end ». Ca tombe bien, moi aussi :)

Autre contraste : le bonheur d’une naissance à venir (dans cette planche de Peter Pan) versus la scène de l’avortement de Shirley dans le « Voyage en Italie » (cf. ma planche de cet autre diptyque).

La planche de fin

Cette planche de fin n’est évidemment pas très « représentative » de ce récit se déroulant principalement dans les Alpes valaisannes, mais clôture logiquement et naturellement la fin de cette histoire et de la rencontre entre Melvin et Evolena. Toujours cette histoire de sens (et de conclusion) du récit.

Pas représentative donc, mais je retrouve dans cette planche tout le talent et le style de Cosey, tant au niveau de sa composition, du trait précis et ciselé, du soin apporté aux détails, des espaces vides ou encore du lettrage manuel. Mais aussi et surtout une planche très graphique se terminant sur les magnifiques sourires de Melvin et d’Evolena. L’aboutissement heureux d’une longue « recherche », mon « happy end » à moi.

Pour conclure, j’aimerais remercier Bernard pour son humanisme, sa générosité et le bonheur que me procurent ses récits et personnages depuis tant d’années déjà.