Dans la collection de Ludovic 
Riff Reb's, Pierre Mac Orlan, Asylüm, À bord de l'Étoile Matutine - Planche originale
507 

À bord de l'Étoile Matutine

Planche originale
2009
Encre de Chine
30 x 43 cm (11.81 x 16.93 in.)
Ajoutée le 01/08/2024
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Description

À bord de l'Étoile Matutine
Planche 2 Chapitre IV
Encre de Chine et gouache blanche
2009

Inscriptions / Signatures

RIFF REB’S 2010

Commentaire

A propos de la genèse du livre

Il y a une part de hasard, j'ai été contacté par les Editions Soleil qui voulaient monter une collection d'adaptations, Noctambulle, ce qui n'est pas une idée très originale en soi, puisque Delcourt avait démarré à peu près la même chose 6 mois avant. Clotilde Vu m'a contacté en me proposant des titres classiques de la littérature d'aventure internationale qu’on connait tous, de Don Quichotte à L'île aux Trésors, en passant par Moby Dick.

Je lui ai dit non, je ne voyais pas l'intérêt de faire une version de plus, même si on connaît tous plus ou moins les histoires, qu’on habite tous un peu ces romans-là, on a tous un peu baigné dedans, même au travers d’adaptations cinématographiques. Mais elle a insisté, elle voulait qu'on bosse ensemble. J'étais quand même intéressé par le projet de la collection dans son format d'édition, plutôt que par son contenu. Parce que là, on était vraiment dans un roman graphique, une belle quantité de pages, un format différent entre littérature et bande dessinée. Alors elle m'a dit :

Mais choisis-toi quelque chose ! Je te proposais des titres, mais si toi, tu as un truc que tu as envie de faire, fais-le !

C'est un peu pour me débarrasser de sa proposition, que je lui ai dit, ben voilà, si tu as les droits de L'Etoile Matutine de Pierre Mac Orlan, je le fais. Je pensais qu'elle n'obtiendrait pas les droits, parce qu’il est mort en 70, et que le roman n'est pas libre de droits, contrairement à L'île au Trésor et tout ça. Il fallait donc payer les ayants-droits. Mais en fait l'association Soleil-Gallimard est connue, ils ont obtenu les droits en moins d'un mois. J'avais donné à ma parole, maintenant il fallait que je le fasse. Quand j'ai relu le roman, je me suis dit c'est absolument impossible de faire ça en bande dessinée. Il n'y a pas les ingrédients de base, action et dialogue. Je me suis dit, tout ce qui est difficile à faire sera l'intérêt de l'adaptation. Il n’y a rien de démonstratif, Mac Orlan prend le contre-pied de la piraterie, au lieu de faire les moments forts, il fait les moments creux. Il fait les moments où il ne se passe rien. Et tout ce qui est génial dans le roman est là.

Riff Reb's, A bord de l'Etoile Matutine, Interview, Sceneario.com, Angoulême, 2010

A propos de l’adaptation du roman de Pierre Mac Orlan

Adapter, c’est trahir. Si je ne trahis pas, je fais un mauvais livre, un roman n'est pas un scénario. Si je fais un résumé, comme malheureusement pas mal d'adaptations, c’est une espèce de résumé illustré. Le but est plutôt de transformer, de réinterpréter. Il faut absorber le récit, les intentions de l'auteur, puis couper dedans, le trahir pour mieux en restituer l'intention à travers le média bande dessinée. Il faut être prêt à faire beaucoup de choses dans le dessin.


A propos du noir et blanc et de sa mise en couleur

J'ai choisi ce système de couleurs sur L'Etoile Matutine, parce que j'estimais le boulot fait par le noir et blanc. L'adaptation, le dessin, tout était lisible par le noir et blanc. Le travail du noir était déjà d'une richesse suffisante pour être lisible comme ça. Sauf qu'il est clair, pour les éditeurs, qu'on vend plus quand il y a de la couleur. Mais le budget global pour faire le livre avait un peu explosé, vu le temps que j'ai mis à le faire, même si ce n'était qu'un an et demi de l'adaptation à la couleur. Il était évident que je devais trouver un système de mise en couleur simple. L'autre chose, c'est que c'est du roman noir, il n'y a pas besoin de couleur, la couleur est dans la tête du lecteur, quand tu lis un roman, il n'y a pas de couleur et quand tu vois un film noir et blanc, un bon Hitchcock ou autre, les couleurs tu n'en as pas besoin.

Quand Pierre Mac Orlan parle des Caraïbes, ce n'est pas ce que tu as dans l'agence de voyages de quartier. C'est tout le contraire, des mecs sont en train de crever sur la plage, pas de ciel bleu ou de lagon merveilleux. C'est tout le contraire et pourtant c'est le même lieu. Donc, ce moyen radical de faire la mise en couleur était un choix radical, parce qu'économique car à priori plus rapide. Mais finalement, je suis rentré dans le détail des choses et ça prend quand même beaucoup de temps. L'autre raison c'est que c'est du roman noir, donc j'ai procédé comme si j'avais fait un film, même si la BD n'a pas besoin du cinéma, un film noir et blanc où j'aurais mis une gélatine couleur devant. Le fait de varier la couleur par chapitre fait qu'on a l'impression d'avoir vu beaucoup de couleurs à la fin du livre, rien que par la persistance rétinienne d'un chapitre à l'autre. Quand tu sors du vert et que tu retrouves le jaune il se passe un truc dans les yeux.

Riff Reb’s, Trilogie maritime, Interview méchante, Un amour de BD, 2015

Publication

  • À bord de l’Étoile Matutine
  • Soleil Productions
  • 05/2009
  • Page IV-2

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A propos de Riff Reb's

Riff Reb's, de son vrai nom Dominique Duprez est un dessinateur et un scénariste de bande dessinée français né en algérie. Il a rencontré le succès avec ses adaptations littéraires.

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