Dans la collection de EricB
2025 - Eric Liberge - Monsieur Mardi-Gras Descendres
Illustration originale
2025
Encre de Chine
32.5 x 45 cm (12.8 x 17.72 in.)
Ajoutée le 25/11/2025
Lien copié dans le presse-papier !

Description
Illustration de beau format représentant Philibert Etienne, Le Facteur Cratophane, inspirée de la couverture de l’album du même nom qui a clôturé la série (cf image additionnelle).
Inscriptions / Signatures
Signé et dédicacé
Commentaire
Dans cette illustration, Eric Liberge pousse loin la poésie macabre de Monsieur Mardi-Gras Descendres: Le facteur cratophane surgit littéralement au-dessus du monde : un squelette filiforme, juché sur son vélo, fend un ciel noir piqueté d’étoiles, la besace ouverte laissant s’échapper des lettres qui se dispersent comme des âmes égarées. La pleine lune éclaire la scène d’un halo froid, presque clinique, qui fait scintiller l’os et le métal et renforce cette impression d’au-delà administratif où même la mort obéit encore à un service de distribution.
Sous lui, la cité se déploie en contrebas comme une gigantesque carcasse minérale: tours gothiques, ponts vertébrés, parois charnues taillées dans l’os, tout semble à la fois architecture et squelette. Les lignes sont vertigineuses, aspirant le regard vers le bas tandis que la diagonale du vélo file vers le haut. Cette tension entre la chute possible et l’élévation fragile traduit parfaitement la condition du facteur cratophane: fonctionnaire de l’ombre, perpétuellement en équilibre au bord du gouffre, chargé de messages dont on ne saura jamais s’ils arrivent vraiment à destination.
Le choix quasi monochrome – variations de gris, de blanc et de noir – donne à l’ensemble une atmosphère d’eau-forte onirique, où le détail foisonnant n’empêche jamais la lisibilité de la scène. Eric Liberge réussit à faire de ce personnage, pourtant réduit à quelques os et un uniforme, une figure profondément mélancolique : minuscule silhouette obstinée qui continue sa tournée au milieu des ruines et des étoiles, comme si, dans ce purgatoire bureaucratique, la circulation du courrier était la dernière forme de lien entre les vivants, les morts… et ceux qui errent entre les deux.
Sous lui, la cité se déploie en contrebas comme une gigantesque carcasse minérale: tours gothiques, ponts vertébrés, parois charnues taillées dans l’os, tout semble à la fois architecture et squelette. Les lignes sont vertigineuses, aspirant le regard vers le bas tandis que la diagonale du vélo file vers le haut. Cette tension entre la chute possible et l’élévation fragile traduit parfaitement la condition du facteur cratophane: fonctionnaire de l’ombre, perpétuellement en équilibre au bord du gouffre, chargé de messages dont on ne saura jamais s’ils arrivent vraiment à destination.
Le choix quasi monochrome – variations de gris, de blanc et de noir – donne à l’ensemble une atmosphère d’eau-forte onirique, où le détail foisonnant n’empêche jamais la lisibilité de la scène. Eric Liberge réussit à faire de ce personnage, pourtant réduit à quelques os et un uniforme, une figure profondément mélancolique : minuscule silhouette obstinée qui continue sa tournée au milieu des ruines et des étoiles, comme si, dans ce purgatoire bureaucratique, la circulation du courrier était la dernière forme de lien entre les vivants, les morts… et ceux qui errent entre les deux.
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A propos de Eric Liberge
Éric Liberge est un auteur de bande dessinée français notamment connu pour la série Monsieur Mardi-Gras Descendres.