Dans la collection de philofanfan 
Matthieu Bonhomme, Fabien Nury, 2019 - Charlotte Impératrice : L'Empire - Est-ce déjà la fin ? - - Planche originale
1171 

2019 - Charlotte Impératrice : L'Empire - Est-ce déjà la fin ? -

Planche originale
2019
Encre de Chine
Case-case : 42.5 x 31.4 cm
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La planche. Couleurs d'Isabelle Merlet
Quatrième de couverture de l'édition originale de ' L'Empire ' album publié chez Dargaud en mai 2020
Maximilien 1er (1832-1867), empereur du Mexique
Charlotte de Belgique (1840-1927)
Charlotte et Maximilien
Portrait de Napoléon III (1808-1873) en uniforme de général de division dans son grand cabinet des Tuileries (huile sur toile d'Hippolyte Flandrin, 1861)
Château de Miramare, commune de Trieste. Réalisé entre 1856 et 1860.
Expédition française au Mexique
La frégate SMS novara par Josef Püttner (1821-1881)
Portrait de Benito Juárez (1806-1872) par Pelegrí Clavé.
Second Empire Mexicain (1864-1867)
Photographie de l'exécution de Maximilien (à droite) et des généraux Miramón et Mejía au Cerro de las Campanas le 19 juin 1867.
L'exécution de Maximilien, tableau réalisé par Edouard Manet en 1868/1869
Le corps de Maximilien finalement rendu à ses frères. Quérétaro, juin 1867

Description

Planche réalisée en 2019
Planche 18 extraite du Tome 2 " L'Empire " de la série Charlotte Impératrice

Inscriptions / Signatures

Signée par Matthieu Bonhomme en bas à droite

Commentaire


Résumé de l'album
(jusqu'à cette planche) :

Maximilien d'Autriche et Charlotte de Belgique veulent se refaire la cerise de l'autre côté de l'Atlantique.
A mille lieues de leur déconvenues européennes et de leur Château de Miramare, l'ancien vice-roi du royaume de Lombardie-Vénétie et son épouse s'apprêtent à être sacrés empereur et impératrice du Mexique avec la bénédiction (le concours roublard en réalité) de Napoléon III.
Le premier album de cette série relate le mariage de la princesse avec le frère cadet de l'empereur d'Autriche François-Joseph 1er, ainsi que les raisons, géopolitiques et personnelles, ayant poussé le couple à accepter cette couronne lointaine et empoisonnée.
Le 25 mai 1864, le SMS Novara, frégate de la marine impériale d'Autriche, accoste à Veracruz (c'est cette même frégate qui, trois ans plus tard, devait en Europe rapporter le cercueil de l'éphémère empereur). Comme Christophe Colomb quelques trois cent soixante-douze années plut tôt, l'archiduc met un genou à terre et laisse glisser le sable entre ses doigts.
L'ostentatoire carrosse impérial est précautionneusement débarqué et, escorté d'une centaine de lanciers, les souverains se mettent en route pour Mexico en laissant derrière eux une ville ravagée par la fièvre jaune.
C'est par train que le prestigieux cortège commence son périple. Une délégation mexicaine attend désormais les altesses impériales à Doblada où s'achève la voie ferrée. Dans une chaleur étouffante, dans ce coin perdu au milieu de la poussière, le couple est accueilli par des paysans loqueteux et surtout par l'obséquieux général, ministre des Finances et des Affaires étrangère : Juan Nepomuceno Almonte.
A l'euphorie et à l'exaltation du voyage, déjà succède l'angoisse et l’appréhension dans ce pays exsangue et lointain. Ici la guérilla est permanente et les quelques troupes françaises dépêchées sur place on bien des difficultés à contenir l'opposition locale incarnée par Benito Juárez.
La ronflante cohorte reprend péniblement le chemin de Mexico et croit sa dernière heure venue en planche 17 quand soudainement, à flancs de collines, à proximité de la localité d'Orizaba, des milliers de torches viennent percer la nuit et la cerner. Est-ce déjà la fin ?

En propos liminaires aux albums, les auteurs précisent :

Avertissement : bien qu'étant inspirés de faits réels, cette histoire n'en demeure pas moins une fiction : les incidents authentiques, les suppositions et l'invention pure sont ici librement mélangés. Les personnages historiques côtoient des êtres composites et d'autres entièrement imaginés.


La planche :


D'une façon générale, je trouve que les planches de Matthieu Bonhomme sont soigneusement calibrées et que ce dernier est très soucieux dans son travail de segmentation scénaristique et de géométrisation.
Cette page, dans son découpage, est régit par un principe d'équilibre et chaque case vient trouver sa juste place. Une sorte de géométrie de la tension opère ici de façon méthodique alors que rien, ou presque, ne se passe dans cette planche de peu de mots. Quelque chose va advenir, mais quoi ?
La caméra, d'une vignette à l'autre, n'a de cesse de tourner autour des protagonistes, comme si la scène était filmée en plan séquence au Steadicam et qu'il était nécessaire de filmer au plus proche la simultanéité des réactions des uns et des autres avec ces visages anxieux et suspendus. Le dessinateur, dans cette séquence qui est vraisemblablement ramassée sur tout au plus une poignée de secondes, parvient à restituer la crispation de l'instant et la lourdeur de l'atmosphère.
Le trait, lui, est limpide, minutieux et stylisé, avec une gestion des noirs très établie et équilibrée. Ce qui m'a frappé dans cette planche - au-delà même de sa structure - c'est la simplicité apparente qui en émane et qui la rend imparable du point de vue narratif. Une fois introduit ce constat d'efficacité ; sans transition, cet extrait relevé dans le catalogue consacré en novembre 2021 à M. Bonhomme par la Galerie Maghen, où Christian Rossi écrit ceci : « Son choix de l'hyperlisibilité l'oblige à tenir un niveau impeccable de cohérence. Je suis particulièrement fasciné par le placement des pupilles, point focal de tout le visage. Elles sont à la bonne proportion, sans indications de volumes superflues, et suffisent à rendre crédibles ses gros plans ». Indépendamment des gros plans et des pupilles, de façon plus globale, c'est peut-être cela finalement Matthieu Bonhomme : l'hyperlisibilité dans le dépouillement.

Publications

  • L'Empire
  • Dargaud
  • 05/2020
  • Page 22
  • L'Empire
  • Dargaud - Canal Bd Éditions
  • 05/2020
  • Page intérieure
  • L'Empire
  • Black & White
  • 06/2020
  • Page intérieure

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A propos de Matthieu Bonhomme

Matthieu Bonhomme est un auteur de bande dessinée français, ancien membre de l'Atelier des Vosges. Il rencontre un succès critique et public pour de nombreuses publications comme Le Marquis d'Anaon, Texas Cowboys, L'Homme qui tua Lucky Luke ...

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