Dans la collection de EricB 
2018 - Bug - Bilal - Tome 2 - Sur les hauteurs de Palombaggia... - Planche originale
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2018 - Bug - Bilal - Tome 2 - Sur les hauteurs de Palombaggia...

Planche originale
circa 2018
Techniques mixtes
Encre de Chine, crayons, pastels, encres acryliques. Le tout stabilisé par un fixatif.
40 x 30 cm (15.75 x 11.81 in.)
Ajoutée le 16/11/2025
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Encadrement

Description

Case n°3 de la planche n°15 (page n°19 de l'album) du tome 2 de la série Bug, une série pensée autour de la mémoire individuelle et collective, du numérique, de l’effondrement du système, bref de la fragilité de notre civilisation.

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Commentaire

L’illustration présente une scène immédiatement reconnaissable de l’univers de la série Bug, tel que le conçoit Enki Bilal: un futur proche désabusé, corrodé, où la technologie et le pouvoir semblent aussi fatigués que les hommes qui les incarnent.

Ici, pas de personnages en gros plan comme dans beaucoup de cases de Bug ou d’illustrations en général chez Bilal, mais une scénographie, un petit tableau pris sur le vif dans lequel une véritable tension est palpable, en particulier à travers:
- les personnages aux vêtements sombres et aux lunettes noires avec leurs attitudes rigides et inquiétantes ainsi que les armes qu’ils portent qui renforcent l’atmosphère paranoïaque et politique propre à la série Bug,
- la Cadillac massive, aux lignes rétro-futuristes, avec son capot bleu écaillé et taché de rouille, qui évoque le vieillissement d’un monde high-tech qui se délite. Cette esthétique du dérèglement, typique de Bilal, mêle une mécanique puissante à une décrépitude inquiétante. Elle est arrivée là avec Gemma comme passagère, conduite par un vieillard de 97 ans (Bonifaziu) à moitié aveugle, édenté, sourd et incontinent (ça fait beaucoup... 😁) qui est le seul à savoir conduire "ce truc" dixit Bilal,
- l’architecture du High Palombaggia resort qui apparaît froide, anguleuse, presque bétonnée malgré la végétation avoisinante, le contraste entre luxe et malaise visuel qui renvoie au thème cher à Bilal: la fracture entre élites protégées et un monde extérieur chaotique,
- l'orage qui gronde au loin avec ce ciel strié de nuages lourds, qui renforce la sensation d’une menace diffuse,
- la palette de couleurs utilisée qui associe vert dense, bleu gris "Bilal" et touches rouille dans cette esthétique bilalienne qui mêle douceur du trait et dureté du monde représenté: "Le bleu est une respiration face à l’oppression de mon univers ... il contrecarre l'angoisse que peut ressentir le lecteur, c'est une porte ouverte sur un espoir" (avril 2015, interview Radio France): https://www.radiofrance.fr/franceculture/enki-bilal-le-bleu-est-une-respiration-face-a-l-oppression-de-mon-univers-6476635

Une vidéo plus récente sur Enki Bilal et son travail : https://m.youtube.com/watch?v=pMxX2jpfTQY

Enki Bilal est Grand prix de la ville d’Angoulême 1987, à l’age de 35 ans, soit le plus jeune des grands prix à date.

Publications

  • Livre 2
  • Casterman
  • 04/2019
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A propos de Enki Bilal

Enes Bilal, dit Enki Bilal est un réalisateur, illustrateur, dessinateur et scénariste de bande dessinée né en 1951 à Belgrade et installé en France. Son œuvre se situe en partie dans la science-fiction et aborde notamment les thèmes du temps et de la mémoire. En 1987, il obtient le grand prix du festival d'Angoulême.