2002 - Le Marquis d'Anaon - Tome 1: L'île de Brac

Planche n°34 du tome 1 (L'île de Brac) de la série Le Marquis d'Anaon par Matthieu Bonhomme au dessin et Fabien Vehlmann au scénario.

Signé sous les cases à droite

De Spiritu...

La série et les auteurs:
Cette série de cinq tomes (il est régulièrement question d'une suite) a permis à deux auteurs qui ont des approches très différentes de la bande dessinée, de travailler ensemble. D'un côté Fabien Vehlmann avec ses scénarios très littéraires, dialogués, parfois bavards, et de l'autre Matthieu Bonhomme, moins dans l’intrigue, dans les ficelles de la narration, plus proche des personnages qu'il aime suivre "à hauteur d'épaule". Fabien Vehlmann a ainsi indiqué qu’à l’époque de ce tome 1, il n'était pas préparé à ce que le dessinateur intervienne autant sur un projet, mais que finalement il y avait pris goût, que cela l'avait amené à d'importantes remises en question, même si cela avait été douloureux.

L’album:
Dans un décor angoissant de lande bretonne propice aux mystères, à travers l'histoire de Jean-Baptiste Poulain, un jeune homme qui est arrivé "au mauvais endroit au mauvais moment", Fabien Vehlmann et Matthieu Bonhomme signent le premier tome du Marquis d'Anaon, une série importante qui mêle aventure, fantastique et folie humaine avec déjà une maîtrise époustouflante.

C'est à l'issue de cette première aventure qui se déroule au large de la Bretagne dans l'Île de Brac, que les paysans locaux donnèrent à Jean-Baptiste Poulain le surnom qui a fait le nom de la série: Le Marquis d'Anaon, autrement dit Le seigneur des âmes en peine.

Ce dernier, engagé comme précepteur de Nolwen par son père, le Baron de Brac, un homme à la réputation sulfureuse que les villageois appellent "l'ogre", se retrouve face à quelqu’un de plutôt sympathique, même confus de ne pouvoir présenter son fils à ce jeune précepteur, l'enfant ayant disparu le matin même avec son cheval, sans doute un caprice lié à son jeune âge... Mais à l'heure du premier souper, c'est le cadavre de Nolwen qui est ramené à son père. Dès ce moment-là, Jean-Baptiste ne souhaite plus qu'une chose, c'est rejoindre le continent au plus vite. Mais Jean-Baptiste se retrouve prisonnier sur l'île, le prochain bateau n'étant prévu qu'un mois plus tard, confronté aux villageois superstitieux et particulièrement hostiles.

La légende dit que l'île cache une porte donnant sur l'autre monde, et que la porte a pour gardien un monstre qui tue les enfants. Mais la vérité que va découvrir Jean-Baptiste, concernant le Baron et ses "prétentions scientifiques", les enfants assassinés et Nolwen, qui a l'air très vivant pour un mort, sont bien pires que la légende...

La planche:
Cette planche très graphique et très équilibrée, offre une belle répartition des noirs. Le héros est présent dans pratiquement toutes les cases et la narration est impeccable. De plus, elle se situe à un moment important de l’intrigue, alors que tentant d’échapper au Baron et à ses molosses, rampant entre des rochers, Le Marquis d’Anaon se retrouve dans une sorte de réseau de grottes souterraines dont l’une d'elles contient une cage dans laquelle est retenu prisonnier un personnage fantomatique qui ressemble étrangement à Nolwen. En découvrant ce lieu, Jean-Baptiste tombe sur un étrange grimoire intitulé "De Spiritu"…