1986 - Lester Cockney : Le Roi des Dalmates - Couverture originale -

Couverture originale réalisée en 1986
Couverture du tome 5 " Le Roi des Dalmates " de la série Lester Cockney
Cet épisode est publié pour la première fois en 1986, à partir du n° 545 du Journal de Tintin

Signée et datée par Franz Drappier sur le trône du Roi des Dalmates

Entrée en matière :

Après cent douze jours de mer il a débarqué à Karachi pour y faire la guerre (bien malgré lui), il a maitrisé un cheval emballé, il a tapé dans l’œil de Miss Pembleton, il a vu Peshawar, il a vu Kaboul, il a été fait prisonnier, il s'est fait tirer dessus, il a guéri, il a pris la route de Djellalabad, un soir à Bala Hissar il a emballé Miss Pembleton, il a défendu un fortin assiégé, il a migré vers le Pendjab, il a maté un tigre et abattu un Naja, il a délivré une hongroise des griffes d'un Radjah, il a pris sous son aile une jeune indienne, il a mis une ville à sac, il a mis le cap sur Aden et les côtes yéménites, il a traversé la Mer-Rouge sur un Sambouk direction Massawa, il s'est fait tirer dessus par des pirates esclavagistes, il a guéri, il a vu le Soudan et a traversé le Désert de Nubie à dos de dromadaire, il a vu les Pyramides de Giseh, et un beau matin, il a vu Alexandrie.

Désormais, il doit rejoindre Pecs, petite localité hongroise située à l'ouest du Danube, et d'où est originaire Ilona. Pour ce faire, il faudra traverser l'Albanie, la Principauté Turque de Montenegro, la Croatie, les montagnes de Bosnie-Herzégovine, longer les frontières ouest de Serbie.

Pour l'heure, c'est l'Albanie - région isolée aux confins de l'Empire Ottoman - et il y a fort à parier qu'il y séjournera le temps d'un (magnifique) album.



La couverture :

Comment bouder mon plaisir. Il y a cette admirable (à mes yeux) et généreuse couverture, mais il y a aussi, et surtout, tout ce qu'elle réveille en moi.
Car si je me suis rendu sur la Lune avec un gars à houpette, si en Palombie et flanqué de deux olibrius j'ai observé un drôle de marsupial, si en compagnie d'un drôle de type au nez tout pété j'ai fait des pow-wow avec Cochise et emballé une danseuse de cabaret à Chihuahua, si en mission avec une brune du genre dévêtue et capricieuse j'ai franchi les impénétrables tourbières d'Ilo, si j'ai traversé les mers et les océans avec un drôle d'oiseau à casquette né à La Valette, si avec un gnard à salopette et son turbulent clébard roux j'ai fait les 400 coups, si en 1610 Germain et moi de justesse avons échappé à la lame meurtrière d'un fou... Qu'ai-je donc ramené de ces merveilleux voyages ? Rien ! Nib de nib ! Ni un morceau de sol lunaire, ni un poil de marsupial, ni même une mèche de cheveux de la belle danseuse ou un pied du régicide ! Il ne me reste rien d'autres que mes (délicieux) souvenirs.
Et puis voilà qu'il y a cinq mois à peine, un colporteur répondant au sobriquet de Millon (j'ai cru au départ à une mauvais blague rapport à un fox terrier à poils durs connu lors d'une expédition précédente) carillonne à ma porte et me déballe de ses paquetages tout son attirail et sa sempiternelle sérénade : "La charité pour l'amour du bon Dieu". Et là... au beau milieu des boutons de manchettes, des eaux de Floride, pierres à briquet, crucifix et autres brosses à dents... cet instantané de vacances des années 1840 que je croyais à jamais disparu. Alors certes, depuis j'ai vieilli et j'ai grossi (qu'importe de toute façon je suis hors-champ), mais Lester, Taranna et Ilona n'ont eux pas pris un bourrelet. Grand bien leur fasse. Ni une ni deux, l'affaire est dans le sac ! " Dieu vous le rendra ".