In Carbonnieux 's collection
1978 - Major Fatal : Le Garage Hermétique *
Ink
Added on 12/18/15
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Description
Planche n°56 du Garage Hermétique publiée dans le n°29 de Métal Hurlant de mai 1978.
23ème chapitre du Garage Hermétique de Jerry Cornélius baptisé "Chez les cow-boys" !
Mise en scène de Larc Dalxtré entré quelques pages en amont pour rejoindre Dalmavina, la "grande sorcière sexuelle de luxe" ...
Edition en album en 1979 aux Humanoïdes Associés
23ème chapitre du Garage Hermétique de Jerry Cornélius baptisé "Chez les cow-boys" !
Mise en scène de Larc Dalxtré entré quelques pages en amont pour rejoindre Dalmavina, la "grande sorcière sexuelle de luxe" ...
Edition en album en 1979 aux Humanoïdes Associés
Inscriptions
signé MOEBIUS
Comment
Rappelons que Métal Hurlant fut fondé entre autre par Moebius et Druillet en 1975 !
Les cinq premiers numéros de leur Métal Hurlant avaient bouleversé le paysage de la bande dessinée adulte, grâce aux éblouissants récits muets d’Arzach, notamment. Mais, en 1976, le n°6 du magazine demeure mythique, avec le lancement du Major Grubert et son récit de 13 pages qui va l'installer durablement comme un personnage emblématique et mystérieux, créateur et arpenteur d’un univers à nul autre pareil.
Certes, ce personnage casqué a fait ses débuts dans France-Soir (1974) et ensuite dans Fluide Glacial n°2 (1975), avant d’intégrer le numéro 2 de Métal la même année; mais tout cela dans de courtes bandes lorgnant vers une sorte de surréalisme humoristique. Par contre, les 13 pages de Major Fatal fondent le Garage Hermétique de Jerry Cornélius qui suivra ensuite dans les pages de Métal Hurlant. Cette nouvelle publication permet de succomber devant la puissance, la minutie et l’imaginaire de Moebius avec des pages d’anthologie.
A propos de cette naissance, Moebius raconte que "Une confiance totale dans l'intuition onirique immédiate, c'est ce qui a fait la marque de mon travail. Et puis, à cette époque, il y a eu une attention accordée à la pulsion soudaine, au moment du dessin, que ce soit dans les petits détails comme dans la structure même de l'histoire. Le meilleur exemple de tout ça a été Le Garage Hermétique.
Souvent j'allais écouter du jazz, j'allais dans une boite, je fumais un peu, j'écoutais la musique et puis, brusquement, mon imagination partait. Je me levais de la table comme un ressort, me rhabillais, fonçais vers la sortie et cavalais jusqu'à la maison. Là, hop, je commençais à dessiner une histoire. Le Garage a été au début conçu sur ce mode. […] Le Garage est une histoire que j'ai construite de cette manière, vraiment par plaisir, ça m'a ouvert des horizons, j'ai senti que je pouvais faire ça pendant des heures et des heures, sans me lasser. En rajouter encore et encore…" (in Métal Hurlant la machine à rêver, de G. Poussin & C. Marmonnier, 2005, Editions Denoël)
Mais dans "Histoire de mon double", il précisera également que « Mon travail est d'être libre intérieurement, comme une sorte de bombe thermonucléaire en fusion permanente. Et mon devoir est de l'exprimer par mes dessins. Je me suis même fait une obligation de présence dans Métal qui est à l'origine du Garage hermétique. C'était une ruse pour m'imposer une contrainte morale. Je dessinais et j'écrivais "à suivre", systématiquement. C'était un acte surréaliste.» ( 1999, Editions°1)
Que l’on ait étudié de près cet album marquant de l’Histoire de la bande dessinée, ou qu’on se soit contenté de le feuilleter, il est impossible de ne pas s’arrêter sur chacune des planches de cet album majeur.
L’écriture automatique utilisée par Giraud-Moebius lui permet de varier les genres et les codes. On passe de planches au réalisme bluebérien (comme pour cet épisode intitulé "Chez les cow-boys"), à d’autres qui se déplient dans une ligne claire et racée qui permettent au profane d’identifier rapidement le travail d'un Moebius avec son travail des hachures qui donne une imperceptible sensation de volume aux planches.
C'est ainsi que de 1976 à 1979, les lecteurs de Métal seront baladés dans ce récit complètement improvisé par un Moebius qui prend son pied à le composer alors qu'au même moment il peine à se remettre sur son Nez Cassé. Car c'est exactement au même moment, 1977, qu'il se remet à la suite de Blueberry. Blueberry fait bouillir sa marmite depuis longtemps, mais c'est devenu terriblement contraignant pour lui.
Par contre, avec ce récit du Garage Hermétique, il va pouvoir créer pendant plusieurs années sans contrainte.
Les cinq premiers numéros de leur Métal Hurlant avaient bouleversé le paysage de la bande dessinée adulte, grâce aux éblouissants récits muets d’Arzach, notamment. Mais, en 1976, le n°6 du magazine demeure mythique, avec le lancement du Major Grubert et son récit de 13 pages qui va l'installer durablement comme un personnage emblématique et mystérieux, créateur et arpenteur d’un univers à nul autre pareil.
Certes, ce personnage casqué a fait ses débuts dans France-Soir (1974) et ensuite dans Fluide Glacial n°2 (1975), avant d’intégrer le numéro 2 de Métal la même année; mais tout cela dans de courtes bandes lorgnant vers une sorte de surréalisme humoristique. Par contre, les 13 pages de Major Fatal fondent le Garage Hermétique de Jerry Cornélius qui suivra ensuite dans les pages de Métal Hurlant. Cette nouvelle publication permet de succomber devant la puissance, la minutie et l’imaginaire de Moebius avec des pages d’anthologie.
A propos de cette naissance, Moebius raconte que "Une confiance totale dans l'intuition onirique immédiate, c'est ce qui a fait la marque de mon travail. Et puis, à cette époque, il y a eu une attention accordée à la pulsion soudaine, au moment du dessin, que ce soit dans les petits détails comme dans la structure même de l'histoire. Le meilleur exemple de tout ça a été Le Garage Hermétique.
Souvent j'allais écouter du jazz, j'allais dans une boite, je fumais un peu, j'écoutais la musique et puis, brusquement, mon imagination partait. Je me levais de la table comme un ressort, me rhabillais, fonçais vers la sortie et cavalais jusqu'à la maison. Là, hop, je commençais à dessiner une histoire. Le Garage a été au début conçu sur ce mode. […] Le Garage est une histoire que j'ai construite de cette manière, vraiment par plaisir, ça m'a ouvert des horizons, j'ai senti que je pouvais faire ça pendant des heures et des heures, sans me lasser. En rajouter encore et encore…" (in Métal Hurlant la machine à rêver, de G. Poussin & C. Marmonnier, 2005, Editions Denoël)
Mais dans "Histoire de mon double", il précisera également que « Mon travail est d'être libre intérieurement, comme une sorte de bombe thermonucléaire en fusion permanente. Et mon devoir est de l'exprimer par mes dessins. Je me suis même fait une obligation de présence dans Métal qui est à l'origine du Garage hermétique. C'était une ruse pour m'imposer une contrainte morale. Je dessinais et j'écrivais "à suivre", systématiquement. C'était un acte surréaliste.» ( 1999, Editions°1)
Que l’on ait étudié de près cet album marquant de l’Histoire de la bande dessinée, ou qu’on se soit contenté de le feuilleter, il est impossible de ne pas s’arrêter sur chacune des planches de cet album majeur.
L’écriture automatique utilisée par Giraud-Moebius lui permet de varier les genres et les codes. On passe de planches au réalisme bluebérien (comme pour cet épisode intitulé "Chez les cow-boys"), à d’autres qui se déplient dans une ligne claire et racée qui permettent au profane d’identifier rapidement le travail d'un Moebius avec son travail des hachures qui donne une imperceptible sensation de volume aux planches.
C'est ainsi que de 1976 à 1979, les lecteurs de Métal seront baladés dans ce récit complètement improvisé par un Moebius qui prend son pied à le composer alors qu'au même moment il peine à se remettre sur son Nez Cassé. Car c'est exactement au même moment, 1977, qu'il se remet à la suite de Blueberry. Blueberry fait bouillir sa marmite depuis longtemps, mais c'est devenu terriblement contraignant pour lui.
Par contre, avec ce récit du Garage Hermétique, il va pouvoir créer pendant plusieurs années sans contrainte.
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About Moebius
Moebius nickname of Jean Henri Gaston Giraud was a French artist, cartoonist and writer who worked in the Franco-Belgian bandes dessinées (BD). Giraud garnered worldwide acclaim predominantly under the pseudonym Moebius and to a lesser extent Gir which he used for the Blueberry series and his Western themed paintings.