Dans la collection de MV9957
Eduardo Risso, Brian Azzarello, 100 Bullets - Périple pour l'échafaud -  # 52 - Planche originale
583 

100 Bullets - Périple pour l'échafaud - # 52

Planche originale
2004
Encre de Chine
28 x 43 cm (11.02 x 16.93 in.)
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100 Bullets - Périple pour l'échafaud
100 Bullets - Périple pour l'échafaud # 52
100 Bullets - Périple pour l'échafaud
100 Bullets - Périple pour l'échafaud # 52
100 Bullets - Galerie de personnages
100 Bullets - Wylie Times "The Pointman"
Les Nuits de Cabiria
Les Nuits de Cabiria - Giulietta Masina
Les Nuits de Cabiria - Giulietta Masina

Commentaire

Il y a sur ce site quelques fondus addicts de 100 Bullets : Roniz, EricE, …. J’en suis un aussi ; la découverte de cette série est comme un shoot addictif, dès la première injection.

100 Bullets, dont la production s’étale sur 10 ans, tisse une toile en forme de vaste saga qui entrelace de courtes histoires centrées sur des anonymes à qui on a proposé de se venger, ainsi que sur chacun des acteurs principaux de deux organisations criminelles en conflit et les divers épisodes de ce conflit.

La saga est traversée par deux thèmes majeurs :
- Un dilemme moral : si on offre aux gens la possibilité de se venger de torts qui leur ont été causés par le passé, par une mise à mort de celui qui a causé ces torts sans qu’ils n’en subissent aucune conséquence, la saisiront ils ?
- Un conflit de pouvoir entre deux organisations : le « Trust » et les « Minutemen », conflit également alimenté par un thème sous-jacent de vengeance.

La vengeance, la justice et l’auto-justice, sont des thèmes prégnants dans la culture US. C’est de prime abord assez paradoxal dans un univers hyper judiciarisé où les relations interpersonnelles sont régies par le contrat, mais peut-être faut-il y voir un lien de causalité. On a ainsi pu voir une quantité considérable d’œuvres sur ces sujets, en particulier dans les genres populaires que sont la BD et le cinéma. Mais ce qui est original dans 100 Bullets, c’est l’angle choisi pour en parler. Il n’y a pas ici de justicier ou de super-héros. L’auto-justice est ici un moyen offert aux particuliers.

Par ailleurs le conflit entre « Trust » et « Minutemen » est une représentation du conflit entre le pouvoir (le Trust) et le système de police qu’il a lui-même mis en place, chargé de faire régner l’ordre et rendre la justice entre les membres du pouvoir (les Minutemen). Pour le dire autrement, qui contrôle la police et la justice pour éviter qu’elles n’aient envie de prendre le pouvoir ? (« Toute ressemblance avec des actualités françaises présentes ou passées est purement fortuite » 😇 ).

Cette série a été multirécompensée aux USA bien entendu, avec plusieurs Prix Harvey et Prix Eisner, mais aussi en Italie par le Prix Micheluzzi. Curieusement, elle ne fut que nominée en 2004 au Festival d’Angoulême, Blacksad ayant été récompensé cette année-là…chacun appréciera ...

100 Bullets est en permanence dans la démesure, dans la caricature, dans l’outrancier, dans le bouffon et dans le tragique. Les auteurs réussissent à coucher tout ça sur le papier grâce à l’inventivité du scénario et des dialogues de Brian Azzarello et à la virtuosité de l’extraordinaire Eduardo Risso : page éclatée, multiplicité des plans et cadrages, découpage, précision du dessin, expressionisme brutal fait d’aplats noirs et blancs, … Les mots sont faibles pour décrire la force incroyable de cet auteur, dans les descriptions de la violence, des ambiances glauques, des sentiments…. Noir c’est noir ! Je dirais même que c’est son dessin qui « fait passer » les ficelles parfois très grosses du scénario d’Azzarello.

A noter : La larme tatouée sous l’œil de Dizzy a diversement été interprétée. Certains y ont vu de l’érotisme, d’autres en revanche pensent que « la larme tatouée reflète ce qui lui reste encore de douceur et d’humanité » (BDGest). J’appartiens à cette seconde catégorie, et j’ajoute qu’Eduardo Risso s’est inspiré de Giulietta Masina dans Les Nuits de Cabiria, un des plus beaux films de Federico Fellini. Giulietta Masina, terrassée par la cruauté des hommes, se relève malgré tout dans la scène finale du film et sourit encore à la vie vaille que vaille, une larme de rimmel figée sur la joue.

Concernant mes planches, je vais d’abord reprendre le commentaire de Roniz : "Eduardo Risso est le champion du monde des scènes se déroulant dans un bar", et lui tirer un coup de chapeau au passage.

Sur celle-ci on trouve : Wylie Times - « The point Man » (Minutemen)

Publications

  • Wylie runs the voodoo down, part 2
  • Dc Comics
  • 10/2004
  • Page 17
  • Périple pour l'échafaud
  • Panini Comics
  • 11/2010
  • Page intérieure

Voir aussi :   100 Bullets

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A propos de Eduardo Risso

Eduardo Risso est un dessinateur de bande dessinée argentin. Son œuvre la plus connue est la série 100 bullets avec le scénariste Brian Azzarello, pour le label Vertigo.

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