Ce mois-ci c'est MARV qui répond aux questions du Si... si... si... !

 

 

1. Si je devais citer un élément déclencheur qui m'a poussé à acquérir mon premier original et donné envie de collectionner ?

 

Il n’y a pas eu d’élément déclencheur unique m’ayant conduit subitement à m’engager dans cette douce passion. 

 

Ce fut plutôt un long cheminement à la croisée d’une passion pour la bande dessinée, d’un amour de l’art graphique dans toutes ces formes, et de ce ressort psychologique, très masculin, qui nous pousse à collectionner. 

 

La première graine d’amour fut semée très tôt. Le premier album qu’il me fut donné de lire était « Les Cigares du Pharaon » que j’ai lu et relu jusqu’à la corde à un âge où un enfant n’est pas censé savoir lire. Totalement fasciné par cette découverte, j’en ai nourri un goût immodéré pour les grands récits d’aventure, qu’ils soient dessinés ou littéraires.

 

 

 

 

Couverture des Cigares du Pharaon par Hergé

 

 

Mon premier contact avec les originaux s’est fait à la fin des années 90, rue Dante à Paris, au hasard de mes déambulations, dans une boutique qui n’existe plus et dont je ne me souviens plus du nom. Pour ne rien vous cacher, je ne me souviens pas non plus du tout premier original que j’ai acquis (la vieillesse est un naufrage). 

 

En revanche, je me souviens que ce fut le commencement d’une quête insatiable, qui, les premières années, m’a amené à acquérir un nombre assez conséquent d’œuvres, dans une forme de fièvre acheteuse qui échappe à toute forme d’analyse psychiatrique.

 

Je me suis inscrit assez tôt sur ComicArtFans, en 2005, car j’étais à l’époque très axé sur les planches de comics US. Puis mes goûts de collectionneur se sont réorientés progressivement vers le franco-belge. 

 

Et cette formidable plate-forme qu’est 2DGalleries fit son apparition. Et je pense qu’il ne s’est pas passé une seule journée depuis mon inscription, au cours de laquelle je ne me suis pas connecté à 2DG afin de partager et admirer ce que nous, les « Magnifiques », rassemblons dans nos collections.

 

J’invite à ce propos tous nos camarades à découvrir ou redécouvrir mon ode à la collection de planches originales, parue dans ce même Carnet il y a quelques années, en pariant que chacun s’y retrouvera, un peu, beaucoup ou passionnément.

 

 

 

2. Si je pouvais ajouter à ma collection une œuvre présentée  actuellement dans les galeries de 

2DG ?

 

Tu ne convoiteras rien de ce qui est à ton prochain (Exode 20,17). 

 

Tu ne désireras ni sa maison, ni son champ, ni son serviteur ou sa servante, ni son bœuf ou son âne : rien de ce qui est à lui (Deutéronome 5,21). 

 

Tu ne jalouseras pas les planches originales de tes camarades sur 2DG (Règle Personnelle, 21h34).

 

Mais puisqu’il m’est permis de détrousser virtuellement, et en toute amitié, leurs heureux possesseurs, j’hésiterais longuement entre un splash du Surfer par Jack Kirby (sans rancune Philippe !), une scène de tempête de Régis Loisel dans Peter Pan (merci Olivier !) et une illustration de mon avatar, Marv, le vrai, par Frank Miller (many thanks Alex !).

 

Kirby, c’est la puissance de l’opéra galactique,

 

Loisel, c’est la poésie de la légende dramatique,

 

Miller, c’est la noirceur toute en lumière de la tragédie moderne.

 

 

 

 

Cette œuvre de Jack Kirby est dans la collection de Philq

 

 

 

 

 

Cette œuvre de Régis Loisel est dans la collection de Lsu38

 

 

 

 

 

Cette œuvre de Frank Miller est dans la galerie de Tristram

 

 

 

3. Si je ne devais conserver qu'une seule œuvre dans ma collection ?

 

Ce serait le Surfer d’Argent par Jean-Yves Mitton. Ce 4ème de couverture, en couleurs directes, est une image intemporelle et porte en elle tout un imaginaire dans lequel bon nombre de nos camarades collectionneurs se sont, tout comme moi, évadés dans leur adolescence.

 

 

 

 

 

 

Il y a finalement assez peu d’images récurrentes dans l’univers de la BD qui ont marqué les esprits d’une génération tout entière. 

 

Celle-ci en fait partie, à mon humble avis.

 
Il s’agit de plus de la toute première œuvre que j’ai acquise en vente aux enchères il y a tout juste 20 ans. Une expérience pleine d’intensité ! 

 

J’étais avec un camarade de collection et nous étions convenus – sachant que nous étions tous les deux intéressés par cette pièce – que j’enchérirais jusqu’à un certain montant et que je le laisserais ensuite enchérir. Le montant en question, ma limite haute d’enchère, est le prix auquel j’ai acheté cette œuvre. Il aurait suffi d’un euro de surenchère pour qu’elle m’échappe et tombe dans la besace de mon camarade. Coup de chance ce jour-là ou peut-être était-ce le destin ?

 

 

4. Si je pouvais acheter une œuvre que j'ai laissé filer par le passé ?

 

La liste de ces œuvres manquées est impressionnante et constituerait une belle galerie sur 2DG. Trop pusillanime, trop raisonnable, trop hésitant, j’ai laissé passer un nombre incalculable d’œuvres en cherchant à me convaincre qu’il en était mieux ainsi, notamment pour mes finances, faisant semblant d’y croire un peu, oui, mais quand même, il faut savoir saisir les opportunités rares quand elles se présentent, non mais en fait, réfléchis bien, on ne sait jamais, s’il t’arrive une tuile, oui mais tout va bien, pourquoi s’inquiéter, attends avant de notifier ton achat ou d’enchérir au-dessus de la limite que tu t’étais fixée, mais d’ailleurs cette limite, comment tu l’as fixée, arbitrairement, oui bon et bien voilà, tu te priveras les mois prochains, fais le total de tes dépenses et de tes recettes, pèse le pour et le contre, regarde une dernière fois dans l’œuvre de l’artiste s’il n’y a pas autre chose qui te plairait plus, etc, etc.

 

En bonne place dans cette catégorie figure la couverture de Rapaces dont le prix de vente m’avait à l’époque plongé dans un abîme de questions tout aussi existentielles que fatales puisqu’elle m’est passée sous le nez avant qu’un début de commencement de réponses germe dans mon esprit.

 

 

 

Cette œuvre d’Enrico Marini est dans la galerie de Lucky3988

 

 

 

5. Si je pouvais avec un budget de 5 000 € acquérir une ou plusieurs œuvres parmi celles proposées en vente sur 2DG ?

 

Sans aucune hésitation, j’achèterais bien la planche de « La Survivante » de Paul Gillon que j’ai mise en vente récemment sur 2DG. 

 

Cela n’a aucun sens, je le sais bien, mais c’est rien que pour inciter subtilement mes camarades à acheter cette planche magnifique dont je regrette déjà de me séparer.

 

 

 

 

Cette œuvre de Paul Gillon est dans la galerie de MARV

 

 

 

 

6. Si j’étais un personnage de Bande Dessinée ?

 

Trop facile. J’ai la bonne réponse : c’est MARV, bien sûr ! 

 

Je suis un inconditionnel du travail de Frank Miller sur Sin City et MARV, marginal philosophe et déjanté, est mon personnage préféré (avec Nancy Callahan, mais pour des raisons bien différentes, gloups).

 

 

 

 

 

7. Si j'avais la possibilité de passer une journée avec un artiste disparu ?

 

Hergé, le maître incontesté. Né, comme moi, un 22 mai. C’est un signe, non ?

 

 

 

 

 

8. Si je pouvais poser une question à cet auteur ?

 

Notre anniversaire est passé il y a peu de temps. Aurions-nous l’obligeance de m’offrir une planche des Cigares du Pharaon ? S’il nous plaît ?

 

 

 

 

 

9. Si je ne devais posséder qu'un seul album dédicacé dans ma collection ?

 

Très facile, puisque je n’en ai qu’un ! Et la dédicace ne m’est pas adressée. Il s’agit d’une dédicace d’Hergé dans une édition originale de Tintin au Tibet.

 

 

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Voici enfin les réponses de MARV à deux questions imaginées par ChrisK lors du précédent Si... si... si... :

 

A. Quel est l'artiste aujourd'hui représenté dans votre collection dont vous ignoriez l'existence lorsque vous avez commencé à collectionner ?

 

Les artistes qui m’étaient inconnus à l’époque où j’ai démarré et qui sont aujourd’hui représentés dans ma collection sont assez nombreux car j’ai commencé il y a environ 25 ans et certains de ces auteurs étaient encore en culottes courtes à cette époque. 

 

Je n’ai jamais abandonné la lecture de bandes-dessinées, même si mon rythme a considérablement ralenti avec les années. Et ces lectures sont la source des œuvres récentes que j’ajoute de temps à autre à ma collection. Je suis autant intéressé par les artistes qui ont illustré mes jeunes années, que ceux qui officient aujourd’hui.

 

Je crois n’avoir jamais acheté de planches originales sans avoir lu au préalable la bande-dessinée concernée et avoir ressenti ce quelque chose d’indéfinissable qui fait que j’accroche au graphisme et au scénario de sorte que le monde pourrait s’écrouler autour de moi lorsque j’y suis plongé. Le meilleur test d’appréciation d’un album est lorsque j’en ai terminé la lecture, de retourner de façon irrépressible à la première page et de m’offrir une seconde lecture. Cela ne m’arrive pas souvent, mais lorsque cette appréciation survient, il y a de très fortes chances que ma seconde étape soit de dénicher par tous moyens possibles et imaginables une planche de l’album qui m’a marquée à sa lecture. 

 

Le problème est que j’ai une pile d’albums à lire et que je ne m’y consacre que lorsque j’ai le temps, c’est-à-dire trop rarement à mon goût, étant souvent submergé par autre chose. 

 

Il m’arrive donc assez fréquemment de me plonger dans la lecture d’un album, ou d’une série, des mois, parfois des années, après sa sortie. 

 

Étant en retard d’un train, voire de plusieurs, je me positionne parfois longtemps après la bataille, c’est-à-dire lorsqu’une ou plusieurs expos sont déjà loin derrière nous et qu’il n’y a plus rien de disponible ou d’intéressant. Il me reste alors à aller convaincre les frais possesseurs de certaines œuvres de s’en départir, ce qui n’est jamais chose facile. Ce fut le cas récemment avec Benoît Dahan et son incroyable « Dans la Tête de Sherlock Holmes » qui m’ont littéralement scotché plusieurs mois après sa dernière expo (merci Alexandre !), ou encore avec Brüno et son Tyler Cross que j’avoue n’avoir lu que tout récemment (merci Bastien !). Être ainsi « en retard » dans notre douce passion est un handicap que j’essaie de rattraper dès que je peux mais cela a malheureusement un prix …

 

 

Cette planche de « Dans la tête de Sherlock Holmes » par Benoît Dahan est dans la galerie de MARV

 

 

 

 

Cette planche de Tyler Cross par Brüno sera bientôt dans la galerie de MARV (stay tuned !)

 

 

 

 

B. Si le coût n'était pas un problème et que vous pouviez regrouper dans votre collection tous les originaux d'une histoire, ce serait laquelle ? Et pourquoi ?

 

Si je pouvais rassembler toutes les planches d’une histoire, sans que l’argent ne soit un souci, je choisirais Silence de Comès, un chef d’œuvre dont les planches sont rarement présentées à la vente.  À ma connaissance, n’existent que quelques planches de Silence en collections privées. Le frère et les deux sœurs de Didier Comès ont fait don en 2013 des planches originales à la Fondation Roi Baudouin, afin d’en éviter la dispersion.

 

On en trouve toutefois quelques exemplaires sur 2DG, comme celle-ci :

 

 

 

 

Cette planche de Silence par Didier Comès est dans la galerie de Fandesbrothers

 

 

 

Silence fait partie de ces bandes-dessinées que je range dans une catégorie très particulière et chère à mon cœur : celles qui expriment un talent « disruptif », en rupture avec ce qui s’est fait auparavant. Ce peut être un graphisme innovant, un mode narratif insolite, un scénario singulier, à l’origine d’un mouvement influençant nombre d’artistes (comme l’a fait Frank Miller) ou un coup d’épée dans l’eau qui ne trouve pas de suiveurs, peu importe, la disruption est pour moi le phénomène créatif par excellence (même en dehors de la bande-dessinée, notamment en musique) qui m’attachera très souvent à un artiste et donc à ses œuvres.

 

 

 

Nous remercions MARV pour sa participation.

Rendez-vous le mois prochain !