Rahan - La flèche blanche – Chéret

La flèche blanche planche 11, première parution dans PIF n°91 de novembre 1970

Lahita est une jeune fille experte au maniement de l'arc, joueuse et malicieuse, qui est la seule femme d'une tribu de pêcheurs à ne pas considérer Rahan comme un danger et qui va rapidement le respecter, tout en se lançant dans une compétition d'adresse et de sagesse avec lui.

Le radeau de Rahan, qui a dérivé près d'une île, est par surprise subitement attaqué par une horde de celles-qui-marchent-debout. Ramené sur la plage, asphyxié, il découvre une terre peuplée uniquement de femmes, les hommes étant en campagne de pêche. Vu comme une menace par la tribu, celle-ci confie la garde de Rahan à Lahita, fine archère qui décoche des flèches aux pennes noires sur ses ennemis. Rahan conserve sa liberté de mouvement, mais son coutelas lui est confisqué par Lahita chaque soir. Le sort de Rahan sera décidé lors du retour des hommes. Mais Rahan, qui veut rester maître de son destin, ne se fait guère d'illusions et craint que sa vie ne tienne qu'à un fil, surtout si la campagne de pêche est mauvaise. Un soir, profitant que la tribu soit rassemblée autour d'un grand feu, Rahan se retire discrètement dans l'obscurité et envisage de s'enfuir à bord du radeau qu'il a discrètement et patiemment fabriqué. Mais il n'est pas parvenu, une fois de plus, à échapper à l'attention de Lahita comme le révèle la flèche aux pennes noires que celle-ci tire à ses pieds, démontrant une nouvelle fois son adresse. Rahan se voit contraint de lui remettre de nouveau son coutelas pour la nuit car le clan a bien compris la valeur que le coutelas a aux yeux de Rahan et qu'il ne s'enfuira pas sans lui. Mais l’expression de Lahita montre qu’elle n’est pas vraiment fière du rôle qu’on lui fait jouer.
A la fin de l'histoire, Lahita décochera une dernière flèche en direction du radeau de Rahan qui a réussi à s'enfuir profitant de la nuit : mais c'est une flèche aux pennes blanches qui se fichera dans le mât du radeau, la flèche qui symbolise l'amitié dans son clan.


Une planche très lisible, des cases avec des cadrages variés (plongée, contre-plongée), très contrastées et avec des grandes profondeurs de champ. Le physique de Lahita est assez réaliste pour la préhistoire tout en étant gracieux. J'aime particulièrement la case où Rahan tend son coutelas qui semble sortir de la page et celle où, penaud et contrarié, il se retire dans sa hutte prison. Rahan pourrait évidemment s'enfuir en faisant acte de violence mais il s'est juré de ne pas tuer ceux-qui-marchent-debout.
Mon histoire préférée de Rahan. Un dessin animé de cette histoire a été produit mais celui-ci laissait de côté toutes les subtilités des rapports entre Rahan et Lahita.