Dans la collection de Spirou 
Raymond Reding, « Les Œufs durs s'en vont en Guerre », planche 6 A, 1953. - Planche originale
1385 

« Les Œufs durs s'en vont en Guerre », planche 6 A, 1953.

Planche originale
1953
Encre de Chine
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Publication.
Spirou n° 797.
Reliure Spirou n° 46.
Fusion des Clubs...
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Raymond REDING : encre de chine pour la demi-partie supérieure de la planche 6 du récit complet Les Œufs durs s’en vont en Guerre, publiée en page 23 du Journal de SPIROU n° 797 du 23 juillet 1953. Reliure SPIROU n° 46.


Dans SPIROU, du REDING ? L'auteur natif de Louviers, en Normandie, n'y publia en tout et pour tout qu'une illustration publicitaire pour le Chocolat L'aiglon cosignée par André FRANQUIN en 1951 (dans un numéro spécial dont la diffusion fût limitée au littoral belge) à l'occasion de la fusion du Club des Amis de Spirou et du Club des petits chocolatovores, et guère plus de 4 récits complets dont 3 totalisent... 6 pages en tout ! Seul, Les Œufs durs s'en vont en Guerre, qui présente sur 24 planches un petit univers devant beaucoup à la série Bicot (Winnie Winckle) de Martin BRANNER a laissé quelques souvenirs aux lecteurs d'alors. A la lecture de ces pages, 65 années plus tard, il saute aux yeux qu'il y a dans ces Œufs un vrai esprit SPIROU, très éloigné des histoires proprettes, larmoyantes, raides et guindées publiées dans l'hebdomadaire concurrent dans lequel Raymond REDING fit carrière.


Les Œufs durs s’en vont en Guerre
oscille entre semi-réalisme et comique, et met en scène une sympathique bande de moutards désargentés mais au grand cœur. Réunis dans une cabane au fond d’un terrain vague (ce qui inspirera aussi bien La Ribambelle de Jean ROBA et Maurice TILLIEUX que Totoche de Jean TABARY, ils rêvent d’une seule chose : un beau ballon de football ! Une balle qui changerait tout puisqu’elle pourrait leur permettre de s’entraîner sérieusement avant une rencontre sportive avec une bande amie mais rivale, d’un quartier voisin. N’ayant pas un sou vaillant en poche, la petite bande des Œufs durs est prête à toutes les débrouillardises pour accumuler pièce par pièce le pécule nécessaire à l’achat du ballon. Tout, pourvu de rester dans la morale et dans la légalité. Et c’est là que l’aventure commence, car leur route croise celle de deux chenapans ne possédant pas le même sens de l’honnêteté, et dont ils se feront fort de contrer les mauvaises actions, au cours de péripéties pleines d’humour. C’est ainsi qu’ils viendront en aide à un riche collectionneur en passe de se faire cambrioler, et qu’en récompense, cet adulte leur offrira… trois ballons de football, et même un peu plus. Le parallèle avec Eric Castel est évident, lui qui fait cadeau aux Pablitos d’un ballon officiel, de fanions du Barça, de billets d’un match au stade du Nou Camp, et surtout de ses leçons de vie et de son amitié. On le voit, Les Œufs durs s’en vont en Guerre contient déjà les ferments de la série Eric Castel, au travers des liens d’amitié entre un adulte et un groupe d’enfants amateurs de football.


Une bande de gosses dont l’ancrage social est très marqué. Ils sont pauvres, mais pas déshérités : leur héritage est celui des valeurs sûres : l’amitié désintéressée, l’entraide, une certaine forme d'humanisme. Sans jamais y faire référence, ces sept enfants en culottes courtes et coiffés d’une casquette mettent en scène et en application les principes du fameux Code d’Honneur des Amis de Spirou : droiture d’esprit, solidarité, générosité, altruisme, engagement au service du Bien et des autres, affirmation d’une certaine joie de vivre et d'un état d'esprit volontaire et toujours positif… Toutes valeurs chères à Raymond REDING, qui aurait très bien pu faire carrière au sein du Journal de SPIROU, dans une lignée graphique pas si éloignée de celle d’Eddy PAAPE ou d’Arthur PIROTON.


Si les visages des gamins ne sont peut-être pas tous des plus réussis, en revanche l'attitude et les expressions corporelles des deux hirondelles sont savoureuses. Les personnages en ombres chinoises minuscules, ou sobrement silhouettés (comme les décors urbains de la case 4) dans un jeu de champ / contre-champ sont d'une belle audace et d'une réussite technique très professionnelle.


Cette planche rarissime de ce récit complet somme toute anecdotique a été détériorée par l'apposition physique sauvage puis le retrait des textes néerlandais destinés à la publication du pendant néerlandophone du beau Journal de SPIROU, le zeer mooi hebdomadaire ROBBEDOES. Si vous souhaitez en financer la restauration, merci de me verser le montant de l'opération dans les plus brefs délais; dans le cas contraire soyez assez sage pour conserver pour vous vos conseils subtils, les conseilleurs n'étant pas les payeurs, comme disent les personnes avisés des choses de la vie. ;-)


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A propos de Raymond Reding

Raymond Reding est un dessinateur de bande dessinée belge ayant essentiellement illustré le thème du sport. Il est l'auteur de séries comme Jari, Vincent Larcher et Eric Castel.