La jeunesse de Corto p42

La Jeunesse de Corto
Planche 42
4 strips de 3 cases datés au dos de la main de Pratt ;
Strip 1 (numerotés 85) : samedi 7 novembre 1981
Strip 2 (numéroté 86) : lundi 9 novembre 1981
Strip 3 (numéroté 87) : mardi 10 novembre 1981
Strip 4 (numéroté 88) : mercredi 11 novembre 1981

- Première parution de l'histoire sous le titre "La Jeunesse de Corto" en 2 strips quotidien en noir et blanc dans "Le Matin de Paris" du 5 août 1981 au 1er janvier 1982.
- En Italie en version couleurs dans L'Eternauta (E.P.C.), numeros 1 à 9 de 1982.
- Réédition en quatre strips pour le mensuel (À SUIVRE) n°51 (avril 1982) à 53 (juin 1982), version couleur et nouvelle traduction.

En album ;
- "La jeunesse 1904-1905", édition Casterman, mai 1983, version couleur
- "La jeunesse", édition Casterman, septembre 1985, version de luxe en couleurs avec aquarelles
- "La Jeunesse", Collection "Corto Maltese", numero 1, édition Casterman en 2008 avec nouvelle couverture, jaquette et pages de six cases disposées en gaufrier.
- "La Jeunesse", collection "Corto Maltese en noir et blanc", numéro 1, édition Casterman, mars 2011 reprenant les pages en 4 strips comme les planches originales

Travail au pinceau

Hugo Pratt : Scénario + crayonné & encrage des personnages
Guido Fuga : Engins techniques et décors - pendant sa periode chez (À Suivre)
Patricia Zanotti : Couleurs

Synopsis : Corto agé de 17 ans arrive en Mandchourie en pleine guerre russo-japonaise (février 1904-septembre 1905). Il va rencontrer pour la première fois à Moukden (aujourd’hui Shenyang) un jeune déserteur d’un régiment de fusilier Sibérien, Raspoutine, par l'entremise de l’écrivain et correspondant de guerre Jack London qui deviendra son ami.

Une planche format raisin fortement encrée avec une rare scène d'action qui m'avait marquée à l'époque. Dans toute la logique bushido, Le lieutenant Japonais Sakaï sauve Jack London de tueurs Tungus (ethnie d’asie nord orientale) pour lui annoncer qu’il souhaite l’occire de ses propre mains !

La mise en page en gauffrier est habilement utilisée par Pratt. La continuité du dessin case 1 et 2 du premier strip accentue clairement le sentiment de quasi simultanéité de la scène (pas d'élipse dans l'espace intericonique) et permet de garder un rythme soutenu.

Hugo Pratt décrit respectivement Jack London et le lieutenant Sakaï, les deux protagonistes dans cette planche, lors de son entretien avec Dominique Petitfaux dans "De l'autre côté de Corto" aux éditions Casterman ; ".. on parle souvent de Jack London comme d'un type aux conceptions socialistes, alors que ce n'est pas vrai. Jack London est un raciste, c'est lui qui a criė au peril jaune et, dans cette guerre, il était pour les Russes, pas pour les Japonais. Il a toujours été pour la suprématie de la race blanche" Concernant le lieutenant Sakaï il déclare ".. Toute cette mentalitė militariste Japonaise est absurde..." il adoucit légèrement son discours ensuite "Vous allez bentôt dire que je suis un vieux facho honteux.. Fascination et répulsion sont des mots trop forts. Les Japonais, avec le bushido, ont leur éthique, et Jack London a sa morale pour lui. J'ai simplement voulu montrer le choc de ces deux éthiques"

Chronologiquement, cette histoire a été dessinée par Pratt juste après "Jesuite Joe" et le début d'une aventure de Corto "la Maison dorée de Samarkand". Elle sera suivie par "Conversation à Moulhoulé" (la suite des Scorpions du désert).

Pratt a depuis vendu plus de 5 millions d'albums de Corto.

Grand Prix du Festival de la ville d'Angoulême 1988
Will Eisner Award Hall of Fame 2005