Dans la collection de Ludovic 
Shinji Nagashima, Ikki Kajiwara, Judo Icchokusen - 柔道一直線 - Planche originale
63 

Judo Icchokusen - 柔道一直線

Planche originale
Encre de Chine
25 x 36 cm (9.84 x 14.17 in.)
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Publication King Comics pour Shōnen Gahōsha (少年画報社) – 1967
Réédition

Description

柔道一直線 - Judo Icchokusen #2
Planche 209
Première publication dans King Comics de Shōnen Gahōsha (少年画報社) – 1967
Encre de Chine et gouache blanche

Commentaire

A propos de Shinji Nagashima
Histoire du seinen

Shinji Nagashima (永島慎二 - 1937-2005) débute sa carrière dès l’âge de 16 ans en proposant des manuscrits à la maison d’édition de livres de prêts Wakaki Shobo (若木書房). Il y rencontre Yoshiharu Tsuge (つげ義春) avec qui il entretiendra une rivalité amicale pendant de longues années. A cette même époque, il fréquente la plupart des groupes de mangakas dont le Shinmanga Party (新漫画党), groupe de réflexion autour du shōnen, et devient, pour quelques temps, l’assistant d’Osamu Tezuka.

En 1959, Takao Saitō (さいとう・たかを - 1936-2021) fonde le Gekiga kōbō (劇画工) en compagnie de Yoshihiro Tatsumi (辰巳 ヨシヒロ - 1935-2015) et de six autres auteurs. Shinji Nagashima fréquente ce groupe dès ses débuts et se lie d’amitié avec ses fondateurs. Mais, très vite, une scission s'opère. L’expérience dure à peine un an, mais elle suffit pour codifier le genre, narrativement mais aussi graphiquement, et lui donner une impulsion qui va s'accentuer dans les années 1960 et 1970.

Par son départ en février 1960, Takao Saitō sonne le glas de ce premier studio du gekiga. Il est rejoint par Fumiyasu Ishikawa et crée, en avril de la même année, la Takao Saitō-Production (さいとう・プロダクション), dont les publications jettent les bases de l’action-gekiga. Ce nouvel atelier comprend alors une dizaine de collaborateurs dont Shinji Nagashima, ami proche du fondateur. En 1961, Shinji Nagashima publie Conte cruel du dessinateur (漫画家残酷物語) dans Detective (刑事) pour Tokyo Top Company (東京トップ社). Cette histoire devient rapidement la référence du manga autobiographique au même titre que les publications de Yoshiharu Tsuge. Cette série dépeint les luttes, angoisses et frustrations des jeunes artistes de manga.

Au cours des années 60, il publiera un nombre impressionnant d’histoires dans les magazines de la Saitō-Production, ou des revues de shōnen mais également dans Garo et COM. En 1967, il commence la sérialisation de Judo Icchokusen sur une histoire de Ikki Kajiwara (梶原 一騎), immense succès qui sera adapté en série animée. Enfin, en 1971, il remporte le prestigieux Prix Shōgakukan (小学館漫画賞) lors de sa 17ème édition pour Hana Ichimonme (花いちもんめ).

Si d’autres artistes, comme Eiichi Arikawa (ありかわ栄一 - 1940-1997), ont cette polyvalence, Shinji Nagashima est le seul à fusionner les différents genres. Il est, à ce titre, respecté par les dessinateurs du courant gekiga autant que par leurs confrères du shōnen. Ce trait d’union entre deux univers si différents deviendra le seinen. Si ce genre reprend globalement les thèmes abordés par le shônen, les intrigues y sont plus complexes, les personnages plus subtils et torturés. Avec son style unique et ses histoires qui mettent en scène de jeunes héros confrontés à des situations qu’on trouve habituellement dans les œuvres du gekiga, Shinji Nagashima s’impose comme le fer de lance des auteurs seinen de la fin des années 60. Le critique et essayiste Jun Ishikawa (いしかわじゅん) lui attribue la paternité de nombreuses techniques narratives reprises ensuite, dont l’utilisation des yeux cerclés blancs pour exprimer les émotions des personnages. Si Ozamu Tezuka est surnommé le Dieu du manga, Shinji Nagashima est quant à lui considéré comme le Gourou du seinen tant son approche aura fait école.

Récompenses

1971 : Prix Shōgakukan

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