Carmen Cru : « Le bord de l’eau. »

Carmen Cru (planche 4 sur 5 de l’histoire « Le bord de l’eau », 1986).

Lelong avait un réel talent et Carmen Cru a sans doute marqué pas mal de lecteurs de l’âge d’or de Fluide Glacial. Misanthrope, acariâtre, un peu anarchiste, avec une forme toute personnelle de lucidité « no bullshit », la petite vieille touchait juste. Une survivante dans un monde qui n’était plus le sien mais auquel elle n’avait pas à s’adapter, fallait pas l’emmerder. Et le dessin était superbe. J’étais fan.

« Le bord de l’eau ». Une femme est assise sur sa valise, au bord de l’eau, sur le ponton. Cela fait des années que la dépression l’a enfermée, « dans un tunnel, tout noir. Même pas une petite lumière au bout. ». Elle est venue se suicider mais espère encore une aide, « …un simple mot aimable, qui rallumera une petite étincelle… ». Mais c’est Carmen Cru qu’elle croise, venue chercher des asticots pour son jardin et des roseaux comme rames pour ses haricots.

Cette histoire a été publiée dans le Fluide Glacial n°125 de novembre 1986 et en album dans « L’écorchée vive », 5ème volume de Carmen Cru, sorti pour la première fois en 1987. Elle est bien sûr aussi présente dans les diverses intégrales (2003, 2015, 2021) publiées depuis.