Dans la collection de archeobd 
A Peacefull Sigh par Christopher Clark - Œuvre originale
32 

A Peacefull Sigh

Œuvre originale
2024
Encre de Chine
18 x 25 cm (7.09 x 9.84 in.)
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Description

Galerie de portraits grotesque, à tendance horrifique et surréaliste.

Inscriptions / Signatures

Monogrammé dans cartouche

Commentaire

Lorsque Ken se matérialisa, il venait d'arriver sur la planète Akuares de la constellation du Poisson austral. Malgré un voyage éprouvant durant lequel il avait dû supporter une hibernation de plusieurs mois dans un vaisseau miniaturisé pas plus grand que sa combinaison spatiale, la téléportation avait été un franc succès, parfaitement maîtrisée, à la zeptoseconde près. Akuares était une exoplanète liquide, découverte en son temps par le télescope James Webb au début du XXIème siècle. Il avait ensuite fallu plus de sept cents ans d'efforts et de recherches pour que les hommes atteignent un niveau technologique suffisamment élevé pour envisager un voyage interstellaire d'une telle distance.

Lorsque Ken reprit conscience, il se trouvait dans ce qui lui parut instantanément être de l'eau: c'était donc vrai, la planète Akuares était bien liquide, et pas n'importe quel liquide: H2O, la même composition que sur terre, ses instruments d'analyse étaient formels. Peut-être y trouverait-il de la vie? Plusieurs expéditions avaient déjà été lancées sur Akuares, sans résultats, ou plutôt sans retour car aucun des navigateurs interstellaires n'était revenu. Il en avait fallu du courage pour accepter cette mission dangereuse mais prometteuse: peut-être serait-il le premier à ramener sur terre un organisme extraterrestre: gloire assurée.

Zimou, fils de Zibou, était un jeune pêcheur talentueux, fruit des enseignements attentionnés de son père et d'une lignée d'ancêtres qui avaient toujours su vivre en harmonie dans leur monde. Lorsqu'il vit cette chose un peu bizarre flotter entre deux eaux, il sut qu'il était devant une prise d'exception. Ce n'était pas tous les jours qu'un être venu d'on ne sait où apparaissait sans prévenir. Il en était déjà arrivé quelques uns, peu nombreux mais toujours surprenants. Il fallait être prudent et habile pour les capturer car la plupart du temps, ces bestioles étranges pouvaient se montrer agressives. Zimou retira la cloche cristalline au dessus de son corps, commença à aspirer l'eau dans laquelle se trouvait cette chose aux quatre membres allongés, surmontés d'une boule un peu ridicule il faut bien l'avouer. Finalement, la pêche avait été d'une grande facilité, la prise n'avait opposé aucune résistance: quelle chance!

Une fois l'aspiration terminée, il remit la cloche sur sa tête. Zimou était content: il venait d'avaler un rare spécimen qui ferait la fierté de toute sa tribu. Alors qu'il pensait à la façon dont il allait raconter son exploit, ses sucs s'étaient mis en action, ils digéraient doucement sa prise. Zimou avait eu raison de se faire accompagner par son ami Zouarg: il avait tout vu, il pourrait témoigner de sa pêche miraculeuse.

(texte PHI pour 2DG)

Personnages échappés d'un cauchemar surréaliste à tendance médiévale à la Brueghel ou a la Jérôme Bosch, pimenté d'un zeste moderne à la Basil Wolverton, anatomies à multiples faces souvent les unes dans les autres telles des poupées russes horrifiques et grotesques. La délicate mise en couleur à l'aquarelle jette un contraste d'apaisement face à la monstruosité des sujets.

Christopher Clark est un jeune dessinateur autodidacte nord américain d'une trentaine d'années. Installé à Philadelphie, il diffuse son travail dans diverses revues underground confidentielles. Son style emprunt d'une forte dose de surréalisme singe avec peu de grâce mais force intensité des personnages et situations réelles qu'il croise dans l'actualité puis qu'il retranscrit dans ses univers cauchemardesques.

Ses compositions sont riches et complexes. Il faut bien en scruter les détails, analyser la superposition des couches et strates d'individus pour discerner finalement la multitude d'intentions au sein d'un seul et même personnage.

Peut-être faut-il considérer que ses personnages aux multiples visages ne sont finalement que l'incarnation de multiples personnalités du même individu?

Si ça mord, si ça bave, si ça transpire, si ça suinte, si ça "beurk", çela ne laisse jamais indifférent.

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