Moon Deer - p105

Planche 103 (page 105) du premier roman graphique de Yoann Kavege paru en mars 2022 chez Bubble Editions qui inaugure avec Moon Deer sa première publication. Sort concomitamment une version collector chez le même éditeur dont Mathieu Bablet fera la couverture.

En bas à droite

Moon Deer... à prononcer "Moundir" l'aventurier de Koh-Lanta qui est la source d'inspiration du nom du héros éponyme de ce premier roman graphique de 193 pages.

Bref, ce petit "Cerf-Lunaire", rendu éminemment sympathique sous la plume de Yoann Kavege, nous emmène dans une course-poursuite intergalactique effrénée afin de protéger un œuf... Voilà pour le scénario... Léger me direz-vous... Oui, mais... car il y a un gros "mais" ! Reprenons depuis le début...

Avec une ouverture sur les chapeaux de réacteurs, Moon Deer atterri en urgence sur une planète inconnue, une défaillance de son vaisseau spatial en est à l'origine. A son bord, la plus précieuse des cargaisons : un œuf, heureusement préservé du crash du vaisseau. A ses trousses, une humanoïde filiforme et émissaire du Grand Silence chevauchant un cerf bleu géant. Qui de l’œuf ou de son protecteur veut-elle détruire ? L'humanoïde cherche à tout prix à ce que Moon Deer ne puisse atteindre le Berceau.

D'une planète à l'autre, la proie et la chasseresse volent de désolation en désolation, car le Grand Silence c'est cela : la désolation.

La planche présentée nous montre un Moon Deer ayant atterri sur la planète Stohlj... lieu de la dernière éclosion, dernière planète avant le Berceau. Le Petit Cerf cherche à protéger son précieux oeuf.

Le style graphique de Kavege, tout en rondeur et qui emprunte autant au franco-belge, qu’au manga (ne trouvez-vous pas que Moon deer ressemble à Chopper, le docteur dans One Piece ?) ou au comics, est vraiment beau. Le format A4 des planches épouse d’ailleurs parfaitement l’harmonie du trait de l’auteur… Les aplats de noirs sont très réussis et son encrage fourmille.

Ah, j'oubliais ce récit est quasi-muet... Alors qu’avec Mater ou Le fils du Roi Stanislas Moussé nous embarquait dans un récit quasi contemplatif, l’absence (ou quasi-absence) de texte renforce ici le caractère d’urgence, le dynamisme de la narration impulsé par Kavege tout au long de 190 pages, découpées au cordeau.