Le Combat Ordinaire -T2

Le combat ordinaire,
Tome 2 Les quantites négligeables
Planche 55 à l’encre de Chine

Tant a déjà été dit sur le talent immense de Manu Larcenet en général et l’importance de sa série le Combat Ordinaire en particulier. Oeuvre qui trouve une place de choix dans le panthéon moderne des œuvres à succès les plus personnelles.
Il y déploie une forme rénovée de naturalisme social et reprend le flambeau de génies français comme Zola dans les lettres, Millet en peinture ou Renoir au cinéma. Au long cours de ces quatre tomes coule la vie, souvent simple et tranquille, et parfois complexe et désespérante.
Parmi moult scènes qui m’ont emporté, cette planche cristallise pour moi la capacité inouïe de Larcenet à nous soulever émotionnellement sans artifice ni violon. Le cœur du message est celui de la planche, cette vignette terrible qui dévoile les (presque derniers) mots de son père atteint d’un Alzheimer galopant : « Avant d’oublier, je voulais vous dire que je ne vous oublie pas ».
Déclaration d’amour magnifique d’un père à ses deux fils au dos d’une photo des temps heureux, tout en déguisements et famille unie.
Pour le reste, la planche sème des indices sur la narration à venir autour des motivations possibles du facteur à passer toujours aussi tôt comme sa prochaine exposition photo à venir.
Et de retrouver en image ou en creux ici la plupart des protagonistes : le couple, le père, le facteur, le frère.
Un condensé d’humanité
Larcenet est grand : chapeau l’artiste