Horlogiom - Nahédig

44ème planche du 3ème volume de la série "Horologiom"

"Horologiom" est une des séries à succès des éditions Delcourt des années 90'. Après la grande réussite critique et commerciale des "Légendes des Contrées Oubliées" de Ségur à la fin des années 80', l'éditeur développe les collections "Terres de Légendes" et "Neopolis" qui offrent aux lecteurs des mondes fantastiques, SF et/ou merveilleux à découvrir. Nombre de ces séries ont marqué leur époque : "Aquablue", "De cape et de crocs", "Rouge de Chine", "Garulfo", ou encore "La Nef des Fous".
Horologiom est une ville refermée sur elle-même et régie par les lois de la mécanique. Chaque citoyen possède une clef au sommet du crâne que des robots à la main du pouvoir sont les seuls habilités à remonter. Les émotions et les comportements primitifs sont prohibés. Le strict respect des règles préserve la cité de tout imprévu... jusqu'au jour où un funambule déboule par accident, tel un grain de sable dans l'engrenage. Un univers riche, poétique mais oppressant.

Sur cette planche, nous retrouvons Sacharine et Nahédig, deux anciens amis qui se sont perdus de vue. Le premier lutte contre le pouvoir totalitaire en place "Le Grand Rouage", le second a sombré dans la folie après une vie de travail abrutissant attaché à deux robots scripts. (cf images additionnelles) Même détaché de ses assistants mécaniques, une fois sa journée de travail achevée, Nahédig est hanté par leurs présences incessantes dans sa tête. Fabrice Lebeault matérialise la folie du personnage avec ces deux robots exprimant jalousie, colère, frustration et envie. Dans la dernière case, habilement, l'auteur nous les fait apparaitre dans une ombre projetée au sol suite à un violent éclair. Une apparition fantomatique glaçante que même Sacharine semble voir et qui annonce le drame à venir. Ces deux êtres imaginaires harcelant un héros de papier, nous font penser immanquablement à cette image devenue un classique dans la bande dessinée franco-belge du petit ange et du petit démon qui s'écharpent autour de la tête de nos héros hergéens.
Un bel hommage au maître belge de la ligne claire !