Dans la collection de Ludovic 
Haruhiko Ishihara, Flying Boy - Hikō Shōnen - 飛行少年 - Planche originale
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Flying Boy - Hikō Shōnen - 飛行少年

Planche originale
circa 1970
Encre de Chine
26.5 x 36 cm (10.43 x 14.17 in.)
Ajoutée le 05/12/2025
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横になっている裸婦 - Femme nue allongée
Amedeo Modigliani, nu allongé avec les cheveux défaits, 1917, Musée d’art de Nakanoshima, Osaka
Publication

Description

飛行少年 - Hikō Shōnen - Flying Boy
Planche 7 (page 61 du magazine)
Publication dans COM (ごん) de Mushi Production
Première case inspirée de l'œuvre d'Amedeo Modigliani, nu allongé avec les cheveux défaits, 1917, Musée d’art de Nakanoshima, Osaka
Encre de Chine

Commentaire

Haruhiko Ishihara (石原はるひこ, né en 1945) est un mangaka et scénariste originaire de la préfecture d'Osaka. Il débute avec Négligence (過失), publié dans Gon (ごん) de l'éditeur Hinomaru Bunko (日の丸文庫) en septembre 1968. Ce récit fondateur propose un découpage nerveux, une narration visuelle sans concession et une maturité rare pour un premier titre. Cette œuvre situe immédiatement l’artiste dans une recherche d’innovation graphique et marque son entrée dans l’histoire du manga d’avant-garde.

Le parcours éditorial d'Ishihara se déploie entre espaces d'avant-garde pour ses récits édités par COM (コム) et publications pour des revues spécialisées dans le shōnen. La revue COM, fondée en janvier 1967 par Osamu Tezuka (手塚治虫, 1928-1989) via la société Mushi Production, se veut un terrain d'expérimentation où la mise en scène primait sur le discours. Aux côtés de Garo (ガロ), COM contribue à l'affirmation d'un manga destiné aux lecteurs adultes et intensifie les expérimentations graphiques qui marquent durablement la scène du début des années 1970, malgré un arrêt de publication en décembre 1971.

Si Négligence atteste une maîtrise précoce et installe un vocabulaire visuel déjà constitué, Flying Boy (飛行少年), publié dans COM, confirme et amplifie cette orientation. Edité dans le sillage de ses premiers travaux, Flying Boy illustre plus encore ses cadrages inventifs et angles de vue novateurs, prolongeant ainsi l’expérimentation initiée en 1968. On y retrouve également une narration visuelle où l’économie de texte laisse toute la place à l’énergie des images. Enfin, il laisse libre court à son imaginaire surréaliste et poétique, s'autorisant, comme c'est le cas ici, des clins d'oeil à l'art classique.

Parmi ses œuvres marquantes citons le recueil Le château du chat de mer (海猫の城), publié chez Ohayō Shuppan (オハヨー出版) dans la collection Bessatsu Ace Five Comics (別冊エースファイブコミックス). Dans ces histoires courtes, l’approche graphique d’Ishhara se met au service de récits sombres et surréalistes dans Friend (フレンド), cinquième nouvelle du recueil ou Inorganic Alliance (無機質同盟), deuxième nouvelle du même recueil. À côté de ces récits, l’auteur se montre tout aussi efficace dans des fictions sportives, comiques, policières ou de science-fiction.

Le trait d'Ishihara se distingue par un encrage précis, une ligne claire, des plans audacieux qui organisent la circulation du regard. L'humour surgit de la mise en scène autant que des situations, et cohabite avec des thèmes adultes parfois dérangeants. Cette articulation entre rigueur formelle et exploration narrative le situe au cœur de la production qui redéfinit le manga au début des années 1970.

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