Comment
Dans les années 80, la bande-dessinées est très prisée dans le milieu de la Com’. Il est probable que ce soient certaines personnes chez Bayard-Presse comme Jean-Claude Forest ou Xavier Seguin pour ne citer qu'eux, bienveillants à l'égard de Wininger, et voyant son parti pris réaliste, sa solide documentation (Evergreen, Le Scarabée plus de petits récits sur Roland Garros et Blériot), qui ont parlé de lui et arrangé le coup avec Air France.
Ainsi, Wininger se retrouve avec cette grosse commande pour un titre en français et en anglais (album tiré à 500.000 ex.) sur laquelle il réalise comme à son habitude le scénario, le dessin et la couleur. En tant que fan absolu d’avions (et de bateaux), il avait une excellente connaissance de l'histoire de l'aviation et des principes du vol et s’était créé un corpus documentaire important.
De l’exactitude de la documentation, Wininger aboutit à la minutie de son trait. Sur Air France puis plus tard sur Vol de nuit de Saint Exupéry, il fait corriger ses planches par de vieux pilotes devenus historiographes de la Compagnie.
Le Commandant Lasserre (ancien des Forces aériennes de la France Libre devenu pilote de ligne, puis rédacteur en chef de la revue Icare), à chaque entrevue avec l’auteur disait que son boulot « était nickel et que pour les avions c'est Bergèse ou Wininger » !
Le DC3 fait partie de ses avions qui ont fait la légende de l’aviation, qu’elle soit civile ou militaire. Son premier vol a eu lieu le 17 décembre 1935 aux Etats-Unis.
Après la Seconde Guerre mondiale Air France, récemment nationalisée, utilise des avions recyclés du conflit, notamment des Junkers Ju-52 allemands. Ils seront progressivement remplacés par le DC-3 américain.
Surnommé par les britanniques « Dakota », il est surtout utilisé par Air-France pour les vols moyen-courrier tant pour le transport commercial de passagers que pour le fret ou le courrier (à partir de 1948).
Le DC3 permettait aux pilotes de s’acquitter de leur mission postale quelques soient les conditions météorologiques. De plus, le bi-moteur était d’une rare qualité mécanique et aérodynamique et surtout il avait une charge utile de 3 tonnes et une vitesse de croisière de 280 km/h qui convenaient au service postal.
En 1964, le Centre d’Exploitation Postale (CEP) appelé la Postale de Nuit exploite encore 15 appareils affectés au courrier.
Les DC3 d’Air France se présentent avec deux livrées :
- Décor tout métal avec la « crevette dans un disque à l’avant prolongé d’un grand liseré bleu surmonté du « Air France » et la dérive ornée d’une queue à deux branches.
- Décor similaire mais avec le toit de fuselage peint en blanc.
Le reste, Pierre Wininger nous l’apprend sur cette très jolie et très pédagogique planche 15.