Commentaire
"En marge du monde post-apocalyptique de Jeremiah, La Cage est une anticipation se situant elle aussi dans les ruines d'une mégalopole ravagée par une guerre nucléaire. Préférant miser sur le mystère ambiant, Hermann travaille ses dialogues à l'économie : les lecteurs suivront avec d'autant plus d'angoisse la résistance désespérée de survivants d'une microsociété, face à la menace des "rodeurs" cachés dans les ténèbres environnantes"
Ph. Tomblaine, Hermann l'encre noire du sanglier des Ardennes, Edition PLG 2017
Une conception de planche rhétorique qui se veut très réfléchie; tout les effets sont au service de la narration et il y a dépendance récit/tableau. Mais cerise sur le gateau, Hermann arrive a rendre cette planche extrêmement décorative aussi.
Il utilise un splash fortement encré avec incrustation de 5 cases pour accentuer le mur en pleine nuit. Les deux cases de flash-back en clairs obscurs se fondent dans l'ambiance et montre l'angoisse du sujet. L'absence de phylactères dans le splash renforce le visuel global et la durée de la nuit de veille de ce guetteur. La dernière case évidée en fin de page tranche avec le visuel très sombre et mets en relief son texte qui réponds aux clameurs perçues en bas à gauche.
Un beau travail sur le découpage, la mise en page et l'encrage d'un tout grand de la BD. On voit bien l'influence qu'il a eu sur des auteurs plus contemporains quand on réalise que cette œuvre date de 1982!
"Le rotring a permis à mon dessin de s'aérer, et je pense y avoir gagné en fermeté et en précision. L'encrage est devenu une opération moins fastidieuse que lorsque j'utilisais le pinceau. Le pinceau est un instrument fantaisiste dont il faut se méfier. Je restais parfois en attente, la main levée, ne sachant pas quelle épaisseur j'allais donner à un trait. Le rotring a supprimé cette inquiétude. C'est un prolongement parfait de ma main."
Biographie de HERMANN (Alain Littaye en 1982)
Encadrée verre musée - paiement échelonné possible