Dans la collection de Laerte 
André Juillard, Patrick Cothias, 7 vies Epervier- climax T4 - Planche originale
1785 

7 vies Epervier- climax T4

Planche originale
2000
Encre de Chine
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1Ère et douloureuse défaite
La page emblématique des 7 vies pour la communauté FB "Bd franco-belge"

Description

Planche originale, tome 4 des "7 vies de l'Epervier", encre de Chine :
quand Masque Rouge trouve (pour la 1ère fois) un adversaire plus tranchant que lui...

Commentaire

Toujours j’ai gardé une place à part dans mon cœur pour le premier cycle des 7 Vies de l’Epervier. Série phare des années 80, où je découvrais émerveillé un monde épique, historique, peuplé de femmes fortes et paysages merveilleux. Emportant mon imaginaire vers une BD plus adulte et envoûtante, en écho aux Passagers du vent ou une Balade au bout du monde, avec un rythme qui modernisait diablement le récit historique à la Cuvillier ou Jacques Martin.

Alors, quand Daniel Maghen m’a présenté cette planche d’André Juillard, j’ai été immédiatement conquis par tout ce qu’elle condense :
passage clé : tout s’installe et converge dans cette planche pour la triple résolution finale qui entrelace le carrosse d’Henri IV bloqué dans Paris et Ravaillac qui s’approche, Gabriel de Troïl masqué de rouge qui perd douloureusement son duel contre le moine dément Hyronimus et le temps cruel de l’hallali où le cerf est accroché
arc narratif : Patrick Cothias aura brillamment architecturé la conclusion de cet album avec 3 lignes narratives convergentes et symboliques qui scandent les dernières pages jusqu’à la trinité de la mort (le roi, le moine, le cerf)
trait de Juillard : la finesse et la précision de l’encrage viennent magnifier la construction qui alterne les angles de caméra, en hauteur comme en recul, pour apporter une dynamique d’accélération à ces trois histoires qui se résolvent en trois lieux différents
galerie de portraits : un condensé de personnages marquants dans la saga tels que Gabriel de Troïl au masque rouge, Hyronimus le moine dément passé maître dans l’art du katana au Japon, Germain Grandpin qui escorte le Vert Galant inquiet d’une prédiction funeste, et bien sûr Paris encombrée comme l’Auvergne verdoyante en ce printemps de l’an de grâce 1610
surprise et vulnérabilité du héros : parce qu’il faut du tragique pour donner de l’épaisseur au héros, cette mutilation de Masquerouge en le privant de son bras de bretteur nous prend par surprise tant par sa violence soudaine que par le coup d’arrêt porté à l’invincibilité du rouge héros. Le tranchant de l'inquisiteur l'emporte sur le piquant du caustique justicier...

Et pour le contexte historique, c’estle 14 mai 1610 au coin du 8 rue de la Ferronnerie (dans le quartier actuel des Halles) qu’Henri IV est poignardé par ce catholique fanatique qu’on prétendra fou.
Le roi meurt dans le carrosse qui le ramène en toute hâte au Louvre… Hyronimus meurt, le cerf meurt, le tome 4 se termine sur trois morts et un manchot !

C’est donc un rêve de collectionneur qui s’est réalisé pour moi grâce à cette planche tragique d’une série qui ne l’est pas moins. Dans l’esprit de Joseph Campbell et du cycle d’épreuves initiatique du Héros aux mille et un visages. Et c’est ce qui en fait la grandeur.

Publication

  • Hyronimus
  • Glénat
  • 01/1988
  • Page intérieure

Voir aussi :   Les 7 Vies de l’Épervier

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A propos de André Juillard

André Juillard est un scénariste et dessinateur de bande dessinée français, également illustrateur. Auteur-phare de la bande dessinée historique francophone des années 1980 avec des séries telles que Les Sept vies de l'Epervier ou Plume Aux Vents. Juillard se diversifie ensuite en travaillant sur le monde contemporain avec des albums comme Le Cahier Bleu ou Après la pluie puis en reprenant, en 2000, Blake et Mortimer.