Les nouvelles aventures de Thyl et Lamme - strips N° 67, 68, 69 et 70.

Belle planche, ayant les strip N° 67, 68, 69 et 70, de l’histoire «Le lama de Laibona», dernier album de la série « Les nouvelles aventures de Thyl et Lamme ».
Avec les textes d'origine en néerlandais dans les phylactères.

Numérotation de chaque strip.

Cette planche de l’épisode «Le lama de Laibona» provient du troisième album de la série « Les nouvelles aventures de Thyl et Lamme » qui en a comporté quatre.
L’ensemble des quatre albums furent prépubliés, du lundi 01 janvier 1951 au samedi 12 mai 1952, dans les journaux « Nieuws van de dag », « De Nieuwe Gids », « De Antwerpse Gids » et « ’t Vrije Volksblad ».

La troisième histoire fut la seule publiée, avec un français approximatif, dans un album chez Chlorophylle en 1978. Les héros ayant été rebaptisés « Thyl et Lamme ».


C'était une modernisation du héros folklorique flamand Tijl Uilenspiegel mis dans le temps présent.
Comme la deuxième aventure, «Het Vals Gebit» (voir Visuel de l’annonce dans le journal), était essentiellement de la propagande nationaliste flamande, critiquant la répression d'après-guerre ou les collaborateurs nazis et l'abdication forcée du roi Léopold III.
Ceci pour dire que cet album était parmi les plus inspirés politiquement que Bob De Moor aurait jamais fait.
C’est donc le 7 septembre 1950, le journal « Het Nieuws Van De Dag » annonçait une toute nouvelle histoire de Bob De Moor, "Het vals gebit" avec Tijl Uilenspiegel et Lamme Goedzak, qui devait commencer le lendemain. C'était le deuxième album que Bob De Moor a dessiné pour cette série après qu'il ait débuté plus tôt cette année avec "De nieuwe avonturen van Tijl Uilenspiegel".


Cette planche, provenant de la troisième aventure de « Les nouvelles aventures de Thyl et Lamme » est moins tranchante, moins directe. Que l’histoire précédente évoquée.
Pourtant, il y avait encore assez de références à la situation politique troublée.
Des thèmes tels que l'amnistie, le chômage, une dévaluation de la monnaie, ont été jetés dans une histoire qui a eu lieu principalement dans un pays africain fictif, le Laïbona.
Lamme a été demandé par quelques membres de la tribu, parce que «les gens de la Laïbona vous ont choisi pour devenir roi ! ».

Ce qui suit est une série de clichés qu’a un occidental au début des années 50 sur un pays africain : tamtam, gorilles, des cannibales, des grandes marmites bouillonnantes, mettre une peau d’animal - donc certainement pas flamand (sic) (1), un sorcier avec un masque géant, un père missionnaire, ….

Tout au long de l’histoire, la dose nécessaire d'absurdités est apparue, par exemple l'introduction d'un grand hachoir à viande pour fabriquer un haché humain ou des "nègres" étroits qui ne pouvaient être gonflés qu'avec une pompe à bicyclette … !


Toutes les cases sont présentées en visuel pour vous permettre d’apprécier l’encrage de Bob De Moor qui commence ces années de maturités …
Nous y retrouvons les deux héros et la statue, ensemble qui inspirera la couverture.

C’est également en avril 1950 que sont fondés les « Studios Hergé » qui permettent à Hergé de s’entourer d’assistants dont le fidèle Bob de Moor.

Pour information, juste après cette prépublication dans les journaux, et plus spécialement le jeudi 16 août 1951, les lecteurs de « Vrije Volksblad » et de « Nieuws van de Dag » ont fait la connaissance de l’Oncle Zigomar et de ses neveux Snoe et Snolleke (Johan et Stéphan). Réimprimé en 1989 sous le nom de «Johan et Stefan», du nom des fils de De Moor.


(1) "Bob de Moor: de klare lijn en de golven; een biografie" Par Ronald Grossey.
Editeur : Uitgeverij Vrijdag; Édition du 19 décembre 2013.