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GAMABENZENO, Le PORTRAIT 1/2 Charles Baudelaire, les fleurs du Mal - Planche originale
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Le PORTRAIT 1/2 Charles Baudelaire, les fleurs du Mal

Planche originale
2024
Encre de Chine
30 x 42 cm (11.81 x 16.54 in.)
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Détail 1
Détail 2
Détail 3
Détail 4
Détail 5
Détail 6
Portrait de Charles Baudelaire par Emile Deroy
Ecritures autographes de l'auteur
Edition 1869

Description

Charles Baudelaire est le "poète maudit" du XIXème siècle, connu pour son recueil "Les fleurs du mal" paru en 1857. Il montre un poète tiraillé entre le "spleen et l'idéal", c'est à dire entre le bien et le mal. "Le portrait" est issu de la section "Spleen et idéal" du recueil. Ce poème en quatre strophes composées en décasyllabe, décrit l'évolution d'un sentiment amoureux qui se dégrade avec le temps pour aboutir à la mort de la protagoniste.

Commentaire de Gamabenzeno sur sa création:
"J'aimerais expliquer comment est né "le portrait": à l'époque où je travaillais sur les bandes dessinées d'horreur dans les années 70 et sur l'Art Nouveau, lorsque j'ai lu ce poème, je l'ai visualisé de cette manière, une esthétique dure mélangée à la sensualité et au réalisme d'auteurs comme Esteban Maroto ou Fernando Fernández et à l'élégance esthétique de l'Art Nouveau. Si vous remarquez, j'ai essayé de garder la fille aussi proche que possible des photos originales que j'ai utilisées. j'ai mélangé ses portraits à la partie sordide de la mort et de la maladie dont parle le poème. J'ai choisi cette fille dans mes archives personnelles, elle ne m'est pas proche. J'adore "La nuit" de Philippe Druillet où il utilise le portrait photographique de sa compagne décédée. C'est un artiste qui a beaucoup influencé mon travail."

Inscriptions / Signatures

Signée dans marge inférieure à droite, encre noire

Commentaire

Il me parait délicat de proposer un commentaire du poème de Charles Baudelaire ou bien de l'interprétation graphique de Gamabenzeno. Il me semble plus opportun de laisser chacun libre d'une approche personnelle et d'une lecture sans apriori des deux œuvres rassemblées ici. L'art renvoie le spectateur à lui-même, à ses expériences, à son vécu, à sa propre vision du monde.

Bon voyage donc...

Le spleen baudelairien désigne une profonde mélancolie née du mal de vivre, que Charles Baudelaire exprime dans plusieurs poèmes de son recueil Les Fleurs du mal. Quoiqu'il l'associe, discrètement, pour qui veut le lire, non pas à un véritable mal mais plutôt à une rage de vivre. Cette frustration colérique d'un Idéal non réalisé, auquel il ne renonce pourtant pas. Il accompagne finalement le titre de l'ouvrage complet : "Spleen et Idéal." Ce spleen éveille un espoir, aisément distinguable dans ses textes les plus sombres : "Je suis comme le roi d'un pays pluvieux, riche, mais impuissant." Loin de renoncer à ses rêves les plus fous, même lorsqu'il essaye de disparaître dans ses Paradis artificiels, toute la subtilité du Spleen baudelairien réside donc dans une soif de beauté cachée, comme dans ce vers : "Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige."

Dès 1848, dans son projet de recueil poétique alors appelé Les Limbes (prémices des Fleurs du mal éditées en juin 1857), Baudelaire cherche à « représenter les agitations et les mélancolies de la jeunesse moderne ». Le terme de mélancolie étant employé au sens commun, non pas au sens médical du terme. En 1869, quelques mois après sa mort, un ensemble de poèmes en prose, écrits entre 1853 et 1864, paraît sous le titre Le Spleen de Paris.

Le spleen exprime un état d'asthénie morale qu'expliquent :
l'angoisse du temps qui passe,
la solitude,
la nostalgie,
le sentiment d'impuissance,
la culpabilité,
l'ennui,
la mélancolie d'un amour déchu. Celle poétique, bien sûr, comme on l'entend généralement, bien loin de la mélancolie maladive, qui à défaut de torturer les âmes, désigne ce point de chute où la névrose rejoint la psychose. Le spleen ne désigne pas un état psychotique, mais le sentiment de tragédie d'un individu sensible à en mourir. Il traduit un profond mal de vivre, qui peut toucher au désespoir.

Selon Baudelaire, si la joie peut jaillir de la Beauté, elle n'en constitue le plus souvent qu'un des ornements les plus vulgaires « tandis que la Mélancolie en est pour ainsi dire l'illustre compagne ». Lui-même se violente ainsi, il ridiculise ce à quoi il tient, se blesse pour ne pas en mourir. D'humeur dépressive, l'auteur des Fleurs du mal effectue plusieurs tentatives de suicide. Son état psychique l'inspire artistiquement. Il s'y complaît même, non sans masochisme. Mais son spleen s'inscrit toujours dans sa quête de l'idéal, auquel il accède parfois grâce à de secrètes correspondances. (source wikipedia)

La Maladie et la Mort font des cendres
De tout le feu qui pour nous flamboya.
De ces grands yeux si fervents et si tendres,
De cette bouche où mon cœur se noya,

De ces baisers puissants comme un dictame,
De ces transports plus vifs que des rayons,
Que reste-t-il ? C'est affreux, ô mon âme !
Rien qu'un dessin fort pâle, aux trois crayons,

Qui, comme moi, meurt dans la solitude,
Et que le Temps, injurieux vieillard,
Chaque jour frotte avec son aile rude...

Noir assassin de la Vie et de l'Art,
Tu ne tueras jamais dans ma mémoire
Celle qui fut mon plaisir et ma gloire !

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