Le Docteur Poche n° 1, « Il est Minuit Docteur Poche », planche 18, 1976.

Encre de chine pour la planche 18 de la toute première aventure du Docteur Poche, Il est Minuit Docteur Poche. Ce récit a été publié dans le Journal de SPIROU n° 2001 du 19 août 1976, et dans les numéros suivants jusqu’au n° 2016. Page parue dans le n° du 2006 du 23 septembre 1976, inclus dans la reliure SPIROU n° 142, puis en album DUPUIS en 1978 et enfin dans le premier volume de l'Intégrale du Docteur Poche en 2010.

Planche très représentative de cet album empreint de fantastique belge, dans la lignée de Jean RAY, alors que la tonalité de la série évoluera ensuite davantage vers d’autres sphères comme l’humour, l’aventure ou l’hommage à d’autres œuvres littéraires.

Forte présence du héros - placé au cœur de la trame narrative en compagnie de sa souris Tanenbaum - et des personnages principaux que sont Baobab et son fidèle Fritz aux allures frankensteiniennes.

Passage-clé puisqu’on réalise en même temps que le héros que le personnage sur le banc n’est qu’un mannequin. Marc WASTERLAIN livre ici l’explication du fonctionnement de la bague magique (une pierre de lune millénaire offerte à Baobab par le Grand Zoro, grand mage du temple de Zarathoustra le Zoroastre). La typographie renforce alors l’étrangeté de la scène en adoptant une police de caractère plus haute et plus large (case 6).

Dialogues savoureux et empreints d’un humour basé sur la dérision : « Oh, Maître ! Qu’allez-vrous fr… fr… faire ? », « Tu es le Général Bastringue […] », « Sire, si ce n’est Grouchy, c’est Groucho ! ».

On notera également les éléments du décor très caractéristiques de cet album que sont les petites étoiles que l’on retrouve en couverture d’album et en couverture du Journal de SPIROU n° 2001 annonçant l’arrivée de cette nouvelle série (cases 1, 3, 7 et 10).

Superbe suspense de bas de page, amené de façon très naturelle (cases 9 et 10), notre héros étant contraint de fuir de toute urgence le sabre de bronze de l’énorme statue animée par la bague de Baobab. La publication hebdomadaire de l’épisode se faisait par deux, trois, ou quatre pages, le SPIROU n° 2006 comportant les planches 15 à 18, le lecteur devait attendre la semaine suivante pour découvrir comment le Docteur Poche allait s’en sortir.

Belle composition en quatre parties parfaitement homogènes et cohérentes, avec au troisième strip une large case audacieuse et hyper efficace récapitulant la situation.

Encrage subtil et généreux, aux traits d’une grande finesse. Le nez du Docteur Poche, s’il eût été moins long… la face du Journal de SPIROU en eût été changée !

Pour l’anecdote, cette pièce provient de la collection personnelle de Jean-Arnold SCHOOFS - une référence depuis 30 ans dans le milieu de la collection d’originaux de bande dessinée.


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