Dans la collection de BillBaroud 
René Pétillon, Jack Palmer-Les Disparus d'Apostrophes-PL 8-9-10-14 - Planche originale
1475 

Jack Palmer-Les Disparus d'Apostrophes-PL 8-9-10-14

Planche originale
1982
Encre de Chine
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Pl 8
Pl 9
Pl 10
Pl 14

Commentaire

Poursuivons notre panorama de la carrière Pétillon, mais dans une logique non chronologique qui n'appartient qu'à moi:
Après les deux albums de gags mettant en scène Jack Palmer ("Un détective dans le Yuca" et "Narco-dollars"), Pétillon continue les aventures de son détective en récits complets, mais avec un style graphique de plus en plus relâché, similaire à celui de ses dessins de presse.
A titre personnel, je n'accroche plus au dessin de Petillon à partir de ce moment, mais je suis toujours fan de son humour et de son sens de la construction dramatique.
En 2000, il sort l'album qui, par son adaptation cinématographique (2004), contribuera à le faire connaître auprès du grand public: "L'enquête corse" (meilleur album à Angoulême en 2001).
Sauf que... En 1982, Petillon crée le buzz en passant chez Bernard Pivot, avec une enquête de Jack Palmer intitulée: "les disparus d'Apostrophes".
Avec cet album, le succès sera au rendez-vous et un nouveau lectorat rejoint les inconditionnels du détective gaffeur pour la meilleure période, à mon sens, de Petillon.
En effet, au début de sa carrière, l'auteur, fortement influencé par le magazine MAD et la folie d'Harvey Kurtzman, Will Elder et consorts, partait dans tous les sens, ne rédigeait pas de scénario, bref, se dirigeait à vue.
A partir d'"Apostrophes", Petillon soigne sa trame scénaristique et la développera dans les albums suivants avec maîtrise et finesse.
Il est impressionnant de voir Pétillon poser les bases de ses personnages ou les éléments d'une histoire pour ensuite passer le reste de l'album à les décliner de façon pertinente et ludique, par le biais d'un tendeur narratif suffisamment fort pour ne pas constituer uniquement une succession de running gags. C'est du grand art, et les 4 planches présentées ici en constituent un parfait exemple: Jean-Edern Hallier, les pulls tricotés par Madame de Frouth, le code de la route Claudel,... sont quelque-uns des jalons posés en début d'histoire, destinés à revenir régulièrement de façon discrète ou non, créant une complicité avec le lecteur qui explore les cases à la recherche de détails cachés dans les arrière plans (reliquat de la période Mad).

Dans ses albums suivants, Pétillon va affiner son style graphique, jusqu'à tendre vers une forme de ligne claire. Les détails certes drôles mais perturbateurs tendront à disparaître, au profit d'une narration plus française que burlesque, épurée jusqu'à l'os. Et comme je dis toujours: nous y reviendrons...


(Panorama de la carrière de Petillon: oeuvre 8)

Publication

  • Les disparus d'apostrophes !
  • Dargaud
  • 09/1982
  • Page 8-9-10-14

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A propos de René Pétillon

René Pétillon est lauréat du Grand Prix de la ville d'Angoulême en 1989 et du Grand Prix de l'humour vache 2002 au Salon international du dessin de presse et d'humour de Saint-Just-le-Martel. L'album L'Enquête corse (prix du meilleur album au Festival d'Angoulême 2001) est adapté pour le cinéma dans un film homonyme, réalisé par Alain Berberian et sorti le 7 octobre 2004. Le trait de René Pétillon, au départ très mou, a évolué vers un grand dynamisme. Son humour est pertinent et sans méchanceté, comme en témoigne l'accueil chaleureux que la population corse a fait à l'album L'Enquête corse qui pointe pourtant du doigt la complexité et parfois l'absurdité de la vie politique sur l'Île de beauté. Durant l'été 2009, un nouvel album de l'inspecteur Palmer est pré-publié par planches hebdomadaires dans Le Canard enchaîné : Enquête au Paradis Fiscal. Il devient membre de l'équipe de Charlie Hebdo à partir du n1179 publié le 25 février 2015.