Frère Boudin (ne) mène (pas) la vie de château

Planche 37
Tome 1 des aventures de Frère Boudin
"Le tibia sacré"

Pour celles et ceux qui ont eu ou auront la curiosité de découvrir les 2 succulents tomes des (més)aventures de Frère Boudin, dont la spécialité et la raison de son embonpoint est l'omelette aux morilles mais pas que, voici ce qu' en disait le Frère Corteggiani :

"Frère Boudin, c'était la bd rêvée.

Les talents conjugués de Michel Greg au scénario, et de Claude Marin au dessin.

Hélas, trois fois hélas, et trois pater aussi tiens, sa troisième aventure :"l'os rosse des sables", n'accéda jamais a la lumière divine.

Le premier de ces messieurs étant parti voir si l'encre d'imprimerie était plus noire et fraiche du coté du Connecticut, et le second, vivant un rêve éveillé, parfois cauchemardesque, en travaillant enfin pour la World Disney Company...

Un petit moment de bonheur et de sérénité monastique"

Le récit de cette quête confiée à ce fort sympathique moinillon, qui s'en serait volontiers passé, avait été conçue au départ pour être prépubliée dans l'éphèmère Achille Talon Magazine

L'information est d'importance car alors que les lecteurs s'étaient habitués à devoir attendre semaine après semaine la suite des aventures de leurs parsonnages préférés, Greg avait choisi de découper cette histoire en courts chapitres qui se suffisaient à eux même et qui constituaient, mis bout à bout, un ensemble harmonieux et des plus savoureux.

Ceci car Greg avait remarqué, disait-il, un changement de comportement chez le lectorat qui, à la fin des années 70's, se détournait déjà et de plus en plus de la presse papier au profit d'autres canaux de divertissements : il fallait donc s'adapter à cette impatience nouvelle en leur délivrant plus de récits "complets" et ainsi essayer d'éviter une érosion des ventes qui semblait inéluctable.

Ainsi, la séquence ici racontée de notre héros est inclue dans le "chapitre" où il est capturé par un clan de femmes qui s'était fixé comme règle d'en faire voir de toutes les couleurs aux représentants de la gente masculine qui avaient malencontreusement croisés leur route.

J'ai beau avoir cette planche sous les yeux tous les jours, je ne m'en lasse pas...

Au delà de la grande case, avec ce choix d'un plan en contre plongée pour l'arrivée au château, qui m'épate autant qu'il m'émerveille, j'essaye encore de comprendre comment on peut, entre autres foule de détails, réussir à faire un Frère Boudin aussi "lisible" saucissonné comme il est dans un filet...Tout cela dans un format de miniaturiste (24x32!) comparé aux autres formats de planches habituellement utilisés...Certains appellent ça du talent, d'autre de la magie...Ça tombe bien, Claude Marin était un enchanteur...🪄🎨