Dylan Stark - L'homme des monts déchirés - Journal de Tintin n°1095 p12

Première illustration de la deuxième histoire de Dylan Stark parue dans le numéro 1095 du journal de Tintin en octobre 1969

En bas à droite du dessin. L'oeuvre est dédicacée "pour Frederick" et signée une deuxième fois

Auteur reconnu pour ses romans noirs et de SF, Pierre Pelot s’est néanmoins fait connaître grâce au western, premier genre auquel il s’est attaqué. C’est en 1966 et sous sa plume que naît Dylan Stark dans une aventure livresque « La piste du Dakota ». Entre 1966 et 1969 l’auteur publiera près de 14 romans qui sortiront sous les presses des éditions Marabout.

Pelot publiera ainsi plus d’une vingtaine de romans et nouvelles jusqu’au milieu des années 80. Son œuvre « romanesque » sera régulièrement rééditée. Pour autant, l’histoire aura omis de republier officiellement deux de ses trois nouvelles parues entre 1968 et 1971 dans le journal de Tintin sous forme de feuilletons. Ces 3 histoires seront toutes illustrées par Hermann, jeune dessinateur qui a au compteur deux albums de Bernard Prince et quelques publications éparses. 1969 marque la parution de la 2ème aventure de Dylan Stark dans le journal de Tintin, mais aussi et surtout est l’année de la pré-publication de Comanche dans les pages du célèbre journal.

Né un 13 novembre, Dylan Stark est grand, un peu maigre et vouté, des cheveux couleurs de jais, des yeux gris et le teint très brun. Né d’un père indien et d’une mère française, côté sudiste, son histoire prend racine pendant la guerre de sécession, une guerre qui n’est pas la sienne.

Héros au grand cœur, toujours du côté des bannis de la société, Stark sillonne une Amérique sudiste rustre et raciste. C’est au Nouveau-Mexique que se déroule « L’homme des Monts déchirés ». La nouvelle sera publiée dans le journal de Tintin d’octobre 1969 à janvier 1970 (n°1095 au n°1107). Dylan Stark arrive à Feadaws Creek il va chercher son gagne-pain chez le vieux Caomett quand pris pour cible, il doit quelques instants se détourner de son objectif. Mais laissons là Pelot (page 13) nous raconter l’illustration mise en peinture par Hermann (page 12) : « Mais le rauque gémissement du plomb lui emplit les oreilles […] et avant même qu’il eut pu faire quoique ce soit […] un deuxième coup de feu éclatait […] Deux secondes et il avait talonné sa monture. Deux autres secondes et il se retrouvé derrière cet éperon rocheux qui avait pris le plomb, se laissait couler à terre. Il se retrouva au sol, qui le reçut brutalement, les genoux droits dans la caillasse, le fusil en main : un mouvement sec, un cliquetis : armé. […] Il plissa ses yeux brulés, délavés par le soleil, passa une ou deux fois sa langue sur ses lèvres épaisses et se fit un peu de salive. Un coup d’œil derrière lui le rassura : son cheval n’avait pas bougé et attendait, docile. » Voilà pour le contexte ! Place à la description de l’illustration : « Précautionneusement, il s’approcha de la pierre, à genoux. Il y avait une grosse tâche de sueur dans le dos de sa veste de peau indienne. Près de la pierre, il stoppa et retira son chapeau qu’il posa sur le sol, à côté de lui. Il portait les cheveux très longs, très noirs et agglutinés en mèches rebelles. On lui avait tiré dessus, par deux fois, et dans le dos. Aucun doute là-dessus. Il était arrivé la veille à Feadaws Creek… ». Hermann va donc faire une reproduction extrêmement fidèle au récit de Pelot qui ne manque pas de détails tant dans la posture du héros que dans l’ambiance ensoleillée et éblouissante du Nouveau-Mexique.

Œuvre de jeunesse sans-doute, mais quel talent ! On retrouvera sur le site d’Hermman un excellent topo sur sa relation avec Pierre Pelot : https://hermannhuppen.be/dylan-stark/