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Lucien Nortier, Capitaine CORMORAN Le corsaire est vivant - Planche originale
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Capitaine CORMORAN Le corsaire est vivant

Planche originale
1948
Encre de Chine
42 x 42 cm (16.54 x 16.54 in.)
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Détail 1
Détail 2
Détail 3
Détail 4
Détail 5
Exemple d'album dessiné par Lucien Nortier
Reédition récente 1
Reédition récente 2
Alechisky 1
Alechisky 2
Alechisky 3

Description

Planche du lancement du récit "Le corsaire est vivant", paru dans le magazine hebdomadaire Vaillant n°144 en 1948.

Inscriptions / Signatures

Signée à l'encre de chine, dernière case, en bas à droite

Commentaire

En 1947, Lucien Nortier a 23 ans. Il est remarqué pour ses dessins puis contacté par Roger Lécureux pour réaliser avec lui Le Cormoran dans le journal Vaillant. C'est à la suite de sa rencontre avec Raymond Poïvet (dont il apprécie les dessins et qu'il considère comme un maître) qu'il entre à l'Atelier 63 « mythique » de la rue des Pyramides où il reste longtemps. Il se consacre pleinement à la BD aux côtés de dessinateurs comme Marijac, Christian Gaty et Robert Gigi, il y croise Albert Uderzo, Druillet ou encore le scénariste René Goscinny. Il apprécie le travail en groupe et l'ambiance de cet atelier, établi dans un immeuble qui accueille également un organisme de presse issu de la Résistance. Il s'épanouit donc dans cet environnement et y crée la plupart de ses planches pour le journal Vaillant où il reste 30 ans et dans lequel il effectue le plus gros de sa carrière. (source Wikipedia)

Cette planche date de 1948, elle est donc l'une des toutes premières réalisées par Lucien Nortier pour les éditions Vaillant. On note d'emblée le format carré (42x42cm), une très grande case centrale (22x22cm) autour de laquelle s'articulent 12 autres espaces plus petits dont 11 cases qui développent la narration: je vous laisse découvrir le sens de lecture... :)

Je ne peux pas m'empêcher de penser au peintre Pierre Alechinsky qui, en cette année 1948, termine ses études d'illustration du livre, la typographie, les techniques de l'imprimerie et la photographie à l'École nationale supérieure d'Architecture et des Arts visuels de La Cambre à Bruxelles. C'est pendant cette période qu'il découvre l'œuvre d'Henri Michaux, de Jean Dubuffet et des surréalistes, et pourquoi pas cette planche, qui aura très bien pu lui insufler l'idée de créer des petites vignettes dessinées autour du thème central; il s'en fera une spécialité au cours d'une partie de sa carrière.

Et pourquoi pas? On peut imaginer qu'elle lui soit tombée entre les mains, non? Regardez plus bas trois exemples de peintures de Pierre Alechinsky, ainsi que plus récemment, trois autres du peintre Thierry Guesquierre. Il y a une constance entre ces oeuvres, et Lucien Nortier fut, des trois, le premier à organiser sa surface de création de vette façon...

Donc, passé la première surprise (et quelle surprise!), on découvre, case après case, le travail remarquable de précision et de puissance des traits des vaisseaux et des personnages, l'expressivité des visages (dont ce marin dans la case centrale, en bas à droite, ahuri, tournant le dos à l'action et qui semble quelque peu perdu... Certainement une pointe d'humour insufflée par le dessinateur pour alléger l'aspect dramatique et brutal de la scène). On constate également l'exceptionnelle richesse des techniques d'encrage pour réaliser les décors naturels, en particulier la brume recouvrant le paysange et les bâtiments de guerre. Notez en particulier le rendu des voilures dans les gréements de la case centrale, celui de la poudre volant violemment dans les airs suite aux tirs des canons.

Une réalisation de style réaliste, extrêmement moderne pour l'époque, infiniment représentative du jeune talent technique et créatif de Lucien Nortier dont l'oeuvre fera de très nombreux émules.

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A propos de Lucien Nortier

Lucien Nortier est un dessinateur et scénariste français de bandes dessinées.