Dans la collection de Difool 
Georges Pichard, Jacques Lob, Blanche Epiphanie - L'aéronef électrique - Planche originale
2511 

Blanche Epiphanie - L'aéronef électrique

Planche originale
1985
Encre de Chine
33 x 50 cm (12.99 x 19.69 in.)
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Case n°8
Planche dans son ensemble
Pages de l'album

Description

Blanche Epiphanie, planche n° 84 de l'épisode "L'Aéronef électrique".

Commentaire

La planche
A l'origine, cette planche a fait l'objet d'une publication uniquement en 1985 dans France Soir. Elle sera publiée par la suite aux éditions Regards en 2019, publication assez confidentielle, qui comprend les 2 derniers tomes de la série "La Bête des volcans" et "L'Aéronef électrique". Elle devrait être publiée également dans le tome 4 de l'intégrale consacrée à Blanche Epiphanie, aux éditions La Musardine, qui se fait désirer...

Georges Pichard prend un plaisir évident à illustrer les aventures de la prude et sensuelle Blanche. Son goût pour les femmes plantureuses et les ornementations graphiques (visibles sur cette planche) s’affirme pleinement.

Il ne s'agit pas toutefois ici de Blanche, mais de la belle américaine Zéna, entraineuse professionnelle de son état. Présente dans chaque case, elle est bien mise en valeur par le dessinateur, avec un beau portrait et accessoirement un beau décolleté en dernière case... Les seconds rôles féminins sont en effet importants dans cette série, nettement moins prudes que Blanche, ils rajoutent encore de l'érotisme en l'absence de cette dernière !

Il s'agit selon moi d'une des meilleures périodes graphiques de cet auteur, avec un dessin très détaillé, qui s'exprime pleinement dans les décors ou, autre exemple, dans le soin apporté à la chevelure de Zéna.

Sur cette planche, Zéna découvre le costume de Défendar, et se réjouit de pouvoir enfin voir son visage. C'est en effet dans cet épisode que sera révélée aux lecteurs l'identité de ce mystérieux justicier, timide et maladroit, sauveur de Blanche à de nombreuses reprises.

La série
Blanche Épiphanie est une série de bande dessinée érotico-humoristique française écrite par Jacques Lob et dessinée par Georges Pichard.

Au départ porteuse de chèques pour l’ignoble banquier Adolphus, la jeune et gironde Blanche parcourt le monde malgré elle, de Paris jusqu’aux Amériques en passant par l'Afrique et l’Orient mystérieux, elle manque de se faire violer à chacune de ses destinations. A chaque épisode, Blanche se trouve déshabillée, par un être humain ou par un aléa de son environnement, et dévoile ainsi de larges parties de son anatomie. Mais systématiquement, une péripétie supplémentaire lui permet de rester vierge, c'est le leitmotiv de la série. Enfin, au moins jusqu'à l'épisode "Le cavalier noir", durant lequel Blanche tombe enceinte...

Les références au roman populaire et au film à épisodes sont nombreuses. La trame générale de Blanche Epiphanie, imaginée par le scénariste Jacques Lob, doit beaucoup à la tradition feuilletonesque du XIXème siècle, comme Eugène Sue avec Les Mystères de Paris. Blanche est également une innocente accusée à tort, telle l’héroïne de La porteuse de pain, roman le plus célèbre de Xavier de Montépin. Le justicier masqué Défendar rappelle également le Judex d’Arthur Bernède, rendu célèbre au cinéma en 1917 par Louis Feuillade.

D’abord publiée à compter de 1967 dans V Magazine (revue pour messieurs où parut également l’accorte Barbarella), Blanche Epiphanie passa dans Métal Hurlant, et donc dans le quotidien France Soir pour les épisodes tardifs.

Pour reprendre un commentaire d’Harry Morgan, théoricien de la BD, «Le feuilleton du martyre féminin est détourné, puisque les auteurs rendent explicite le fait que les malheurs de Blanche Épiphanie intéressent surtout le cochon qui sommeille en tout lecteur. Quant au dessin de Pichard, il est foncièrement libidineux.» Voilà qui est dit...

La série a inspiré en 1974 à Henri Salvador une chanson homonyme, écrite par Lob, Pichard et Bernard Michel

Les auteurs
Illustrateur de presse, enseignant, Georges Pichard (1920-2003) débute véritablement un travail de bande dessinée à l’aube des années 1960 en compagnie du scénariste Jacques Lob (Ténébrax, Submerman, Blanche Épiphanie, Ulysse). Il collabore ensuite avec Georges Wolinski sur Paulette, Danie Dubos sur Caroline Choléra et Jean-Pierre Andrevon sur Ceux-là. Mais sa véritable obsession pour trouver un équivalent de la littérature libertine, et notamment Sade, en bande dessinée le conduit à opérer en solo. Après Marie-Gabrielle de Saint-Eutrope, un chef d’œuvre, le fétichisme explicite de Pichard s’exprime à travers de nombreux autres ouvrages : Mémoires d’un Don Juan, La Voix du repentir, La Religieuse, Madoline, etc.

Aujourd’hui, Pichard est considéré comme l’un des maîtres incontournables de la bande dessinée érotique.


D’abord dessinateur d’humour, Jacques Lob (1932-1990) devient l’un des scénaristes majeurs de la bande dessinées adulte des années 1960-1970. Il contribue à un grand nombre de titres spécialisés de ces années-là, parmi lesquels L’Écho des Savanes, Métal Hurlant, Fluide Glacial et (À Suivre). Tout en dessinant ses propres bandes (L’Homme au landau, Roger Fringant, Lob de la jungle), ses scénarios enrichissement les univers graphiques de Georges Pichard (Ténébrax, Submerman, Blanche Épiphanie, Ulysse), de Philippe Druillet (Delirius, un épisode de Lone Sloane), Robert Gigi (Le Dossier des soucoupes volantes), José Fernandez Bielsa (Les Mange-bitume), Marcel Gotlib, Alexis et Jean Solé (SuperDupont), ou encore Jean-Marc Rochette (Le Transperceneige).

Il est l’unique scénariste à avoir obtenu le Grand Prix de la Ville d’Angoulême en 1986.

Publication

  • La Bête des volcans - L'Aéronef électrique
  • Regards
  • 05/2019
  • Page 84

Voir aussi :   Blanche épiphanie

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A propos de Georges Pichard

L'un des principaux représentants de la bande dessinée pour adultes de son époque, Pichard aime surtout mettre en scène des femmes bien en chair aux prises avec l'adversité, comme Blanche Épiphanie, Ténébrax et Paulette sur des scénarios de Georges Wolinski. C'est cette série, publiée pendant des années dans les premières pages de Charlie Mensuel, qui le fait réellement connaître en France.