Dans la collection de tzynn
Description
7 vies de l'épervier Tome 7, planche 15
Commentaire
Il devient difficile de trouver des planches du dernier 7 vies, en pleine maturité graphique de son auteur. Il m'en manquait une pour compléter la collection, je suis enchanté que Trystan aie proposé celle-ci.
Dans la cour du Louvre, on retrouve Louis XIII, le cardinal de Richelieu, Gaston le frère du roi qui prendra beaucoup plus de place dans Plume aux vents, Ariane et son père le chevalier Condor. Trois éperviers en une page, sous le regard de leur totem.
Mise à jour de la description: mais où se passe donc cette scène?
On peut partir du principe que cela se passe dans les environs du Louvre, la scène étant en extérieur en hiver en plein Paris. Ils ne doivent pas aller bien loin pour parler politique à l'époque. Le souci est que je ne connais aucun endroit au Louvre où d'un côté on a un palais, et de l'autre une construction qui n'a qu'un rez de chaussée qu'on peut voir dans le dos d'Ariane qui part
On reprend notre plan de Merian de 1615, soit 10 ans avant l'époque d'Ariane, mais nada, rien ne correspond vraiment à première vue.
Il faut passer à un tableau redécouvert au chateau de Fontainebleau au XIXe siècle représentant le Louvre à l'époque d'Henri IV pour trouver la clé. Le Louvre a eu pendant une certain temps une orangerie, qu'on peut voir coincée en bas sur la gauche entre le palais, la grande galerie et la Seine
Bingo, on la tient, ça correspond. Par contre il n’y a pas de doc à son sujet, il faut se débrouiller tout seul pour reconstruire son histoire. On sait juste qu’il a donc existé là une enceinte pendant un certain temps, qui a disparu il y a bien longtemps. Maintenant qu'on a la localisation, on peut remonter le temps. On reprend un plan d'époque du milieu du 16e siècle pour se rendre compte que Charles V, dans son plan de sécurisation de Paris décide de renforcer en 1530 la muraille de Philippe-Auguste (3e muraille de Paris construite entre 1190 et 1215), en lui adjoignant - outre de nouveaux segments extérieurs - une muraille le long de la Seine.
Dans ce cadre Charles V construit notamment la Courtine de Charles V et la Tour du Coin, supprimant le chemin du bord de l'eau et créant une basse cour le long du Louvre. On peut d'ailleurs retrouver ces tours sur le plan de Braun de 1530. On voit le Louvre médiéval juste à côté.
Nous avons dès lors la base de ce qui deviendra l'orangerie du Louvre. En reprenant un plan de 1595, soit 65 ans plus tard, on peut voir que la tour du Coin a été réutilisée pour fermer la basse-cour qui est devenu un nouveau jardin, et la courtine qui est devenue le mur extérieur de l'orangeraie. Le mur a été percé de multiples fenêtre grillagées pour ouvrir l'espace vers la Seine.
Un jardin à 8 espaces est apparu, avec une fontaine en son centre. On sait dès lors que la scène des 7 vies se passe dans cet espace clos créé sur base des fortifications anciennes de la ville. On pourra la retrouver sur un autre dessin d'époque vu depuis la Seine
Ce jardin prendra le nom de jardin de l'infante en 1722, et le jardin fut retouché en 1778 pour laisser un passage sur le quai. On peut voir que le petit batiment derrière Ariane avait déjà disparu dans les années 1700.
André Juillard était dès lors particulièrement bien documenté sur Paris lorsqu'il dessina les 7 vies de l'épervier et sa suite parce que cet orangerie n’existe que sur quelques très rares documents (et qui n’a rien à voir avec le musée de l’orangerie construit ultérieurement dans le jardin des tuileries)
Le seul mystère restant de cette planche réside dans la statue afin de savoir si elle existait ou si elle fut inventée. Il faudra lui demander, je n'ai rien trouvé à ce sujet, si ce n'est que la fontaine existait bien au centre du jardin.
La réponse d’André Juillard ne s’est pas faite attendre, la statue fut inventée
Dans la cour du Louvre, on retrouve Louis XIII, le cardinal de Richelieu, Gaston le frère du roi qui prendra beaucoup plus de place dans Plume aux vents, Ariane et son père le chevalier Condor. Trois éperviers en une page, sous le regard de leur totem.
Mise à jour de la description: mais où se passe donc cette scène?
On peut partir du principe que cela se passe dans les environs du Louvre, la scène étant en extérieur en hiver en plein Paris. Ils ne doivent pas aller bien loin pour parler politique à l'époque. Le souci est que je ne connais aucun endroit au Louvre où d'un côté on a un palais, et de l'autre une construction qui n'a qu'un rez de chaussée qu'on peut voir dans le dos d'Ariane qui part
On reprend notre plan de Merian de 1615, soit 10 ans avant l'époque d'Ariane, mais nada, rien ne correspond vraiment à première vue.
Il faut passer à un tableau redécouvert au chateau de Fontainebleau au XIXe siècle représentant le Louvre à l'époque d'Henri IV pour trouver la clé. Le Louvre a eu pendant une certain temps une orangerie, qu'on peut voir coincée en bas sur la gauche entre le palais, la grande galerie et la Seine
Bingo, on la tient, ça correspond. Par contre il n’y a pas de doc à son sujet, il faut se débrouiller tout seul pour reconstruire son histoire. On sait juste qu’il a donc existé là une enceinte pendant un certain temps, qui a disparu il y a bien longtemps. Maintenant qu'on a la localisation, on peut remonter le temps. On reprend un plan d'époque du milieu du 16e siècle pour se rendre compte que Charles V, dans son plan de sécurisation de Paris décide de renforcer en 1530 la muraille de Philippe-Auguste (3e muraille de Paris construite entre 1190 et 1215), en lui adjoignant - outre de nouveaux segments extérieurs - une muraille le long de la Seine.
Dans ce cadre Charles V construit notamment la Courtine de Charles V et la Tour du Coin, supprimant le chemin du bord de l'eau et créant une basse cour le long du Louvre. On peut d'ailleurs retrouver ces tours sur le plan de Braun de 1530. On voit le Louvre médiéval juste à côté.
Nous avons dès lors la base de ce qui deviendra l'orangerie du Louvre. En reprenant un plan de 1595, soit 65 ans plus tard, on peut voir que la tour du Coin a été réutilisée pour fermer la basse-cour qui est devenu un nouveau jardin, et la courtine qui est devenue le mur extérieur de l'orangeraie. Le mur a été percé de multiples fenêtre grillagées pour ouvrir l'espace vers la Seine.
Un jardin à 8 espaces est apparu, avec une fontaine en son centre. On sait dès lors que la scène des 7 vies se passe dans cet espace clos créé sur base des fortifications anciennes de la ville. On pourra la retrouver sur un autre dessin d'époque vu depuis la Seine
Ce jardin prendra le nom de jardin de l'infante en 1722, et le jardin fut retouché en 1778 pour laisser un passage sur le quai. On peut voir que le petit batiment derrière Ariane avait déjà disparu dans les années 1700.
André Juillard était dès lors particulièrement bien documenté sur Paris lorsqu'il dessina les 7 vies de l'épervier et sa suite parce que cet orangerie n’existe que sur quelques très rares documents (et qui n’a rien à voir avec le musée de l’orangerie construit ultérieurement dans le jardin des tuileries)
Le seul mystère restant de cette planche réside dans la statue afin de savoir si elle existait ou si elle fut inventée. Il faudra lui demander, je n'ai rien trouvé à ce sujet, si ce n'est que la fontaine existait bien au centre du jardin.
La réponse d’André Juillard ne s’est pas faite attendre, la statue fut inventée
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A propos de André Juillard
André Juillard est un scénariste et dessinateur de bande dessinée français, également illustrateur. Auteur-phare de la bande dessinée historique francophone des années 1980 avec des séries telles que Les Sept vies de l'Epervier ou Plume Aux Vents. Juillard se diversifie ensuite en travaillant sur le monde contemporain avec des albums comme Le Cahier Bleu ou Après la pluie puis en reprenant, en 2000, Blake et Mortimer.
