13, Rue de l'Espoir - Strip 1375 (Mai 1964)

Nul besoin ici de présenter Paul Gillon, ni 13, Rue de l'Espoir, sa série au long cours parue en format Strips quotidiens de 1959 à 1972. Cette chronique, un peu à l'eau de rose quand même, est un merveilleux témoignage de l'évolution de la société Française dans les années 60. Pas à l'avant-garde des mouvements sociétaux, artistiques ou politiques, mais, à bas bruit, à hauteur d'homme et, surtout de femme, puisque ce sont les tribulations de Françoise Morel qui servent de fil rouge aux péripéties du récit...

Et, bien sûr, Paul Gillon déploie toutes les facettes de son talent pour nous plonger dans ce quotidien, mouvementé, mais jamais vraiment bouleversé.

Ici, un moment de calme où Françoise Morel (dans une chemise de nuit très raisonnable... mais qui lui va très bien !), échange avec son amie (beaucoup plus glamour !) sur les vicissitudes de l'amour... Son amie qui, d'ailleurs, lui vole peu à peu la vedette dans cette scène, passant de sa pose nonchalante au deuxième plan de la première case, à ce portrait très contrasté où l'ombre qui couvre la moitié de son visage (reflétant ainsi son tourment interne) est située, dans une parfaite symétrie, précisément au milieu de la deuxième case et du Strip entier. Enfin, la dernière case, avec ce portrait dans le miroir, est, à mon sens une pure merveille. Là, encore, le doute s'exprime ("Miroir, ô mon miroir..."), même si la réflexion, informulée, de Françoise Morel, tend à lever ce doute... Mais, c'est cette réflexion qui lui permet de reprendre le premier plan dans l'action ! Au final, un Strip très "circulaire" !